Année record pour Arianespace, définitivement n°1 mondial

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Par Gérard Jouany Modifié le 9 janvier 2013 à 6h24

En pleine forme, Jean-Yves Le Gall décrit ainsi le monde du transport spatial : « ce n'est pas la jungle bien que certains se prennent pour Tarzan ». Une façon de montrer du doigt ses confrères qui annoncent la mise sur le marché de fusées low cost qui promettent de lancer des dizaines de satellites par an qui finalement restent au sol. De leur côté, les Russes traversent une mauvaise passe, la fusée Proton, jadis si sûre, a pris la mauvaise habitude de réduire de temps à autres les satellites de ses clients en petits morceaux, ce qui fâche beaucoup le Président Poutine et les Chinois tentent de placer leur « Longue Marche » contre du pétrole ou des terres agricoles. Jusqu'à maintenant, cette politique du troc est peu couronnée de succès.

A l'inverse, l'an dernier, Arianespace a réussi une année record en réalisant 7 lancements de la grosse fusée Ariane 5, 2 lancements de Kourou en Guyane du lanceur russe Soyouz et enfin un tir de la petite fusée italienne Véga. Arianespace reste bien le n°1 du transport spatial en occupant 60 % du marché mondial. Le chiffre d'affaires s'élève à 1,3 milliard d'euros. Mais comme le patron connaît bien les lois de l'offre et la demande, il a augmenté ses prix de 10 %.

L'avenir s'annonce tout aussi rose, le carnet de commandes représente 3 ans d'activité avec 18 lancements d'Ariane 5 qui devront mettre en orbite 27 satellites. Ont été également signés les contrats de lancement de 12 Soyouz et de 4 Véga. Ariane 5 lance les gros satellites, Soyouz ceux de taille moyenne et Véga les petits satellites scientifiques, c'est une gamme complète de lanceurs qui couvre l'ensemble des besoins des clients.

Les commerciaux d'Ariane notent que les pays émergents choisissent de plus en plus le lanceur européen. Et puis la société profite de l'actualité, c'est elle qui lancera les satellites de télévision qui retransmettront l'Euro de football et les Jeux olympiques au Brésil. Ce qui plaît aux clients c'est le guichet spatial unique. Arianespace s'occupe de tout : de l'intégration du satellite sur le lanceur, du lancement proprement dit et de l'exploitation du satellite en orbite que la société, si le client le désire, peut aussi assurer et financer.

Enfin Ariane 6 verra le jour. Jean-Yves Le Gall explique que le futur lanceur européen va coûter moins cher à fabriquer. Le dernier étage sera même réutilisable alors qu'actuellement il meurt et tombe en débris dans l'Atlantique.

Seule ombre dans ce tableau idyllique d'une Europe qui réussit : malgré une augmentation de 30 % de son chiffres d'affaires, Arianespace sera cette année encore juste à l'équilibre. De plus la société touche une subvention de 100 millions d'euros de l'Agence spatiale européenne, l'ESA, « une subvention qui diminue chaque année » rassure Jean-Yves Le Gall.

Le PDG d'Arianespace n'est pas Tarzan, on lui concède bien volontiers, mais il est parfaitement à l'aise dans la jungle de Kourou, le port spatial de l'Europe situé en Guyane française. .

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Gérard JOUANY est actuellement consultant spécialisé dans l'automobile, l'aéronautique et l'espace. Il intervient très régulièrement sur France 24 et dans de nombreux colloques. Auparavant,il est passé par Europe 1, la Cinq et BFM. Avec micro et camera, il s'engage dans ses secteurs de prédilection, en participant à de nombreux Paris Dakar ; il a traversé l'Atlantique une première fois en avion de tourisme et une second en hélicoptère ; il a aussi fait un vol en apesanteur dans un avion du Centre National d'études spatiales. Gérard Jouany collabore également au magazine Couleurs Jazz, encore une de ses passions !