Ce serait une première mondiale. L'Argentine est en passe d'être visée par une procédure de « censure » jusque-là jamais vue, pouvant aller jusqu'à l'exclusion pure et simple du pays du Fonds Monétaire International. Pourquoi ? Car ses statistiques économiques, et notamment celles sur la croissance et le taux d'inflation, sont jugées peu fiables voire mensongères.
Le Fonds doit publier aujourd'hui un rapport pouvant transformer l'Argentine en « paria » de la communauté économique internationale, d'après Business Insider et The Guardian. Si le rapport montre que le pays a manipulé les chiffres de manière significative, alors l'Argentine pourrait être à terme exclue du FMI, et du G20 par la même occasion. Le rapport va être remis au conseil d'administration du Fonds, qui devra statuer sur la suite à donner aux évènements. Faute de chiffres plus réalistes, le Fonds pourrait enclencher une nouvelle étape de la procédure, comme l'expliquent Les Echos. Mais il y a peu de chance que cet organisme prenne une décision immédiate. Il faudra donc attendre vraisemblablement le début d'année pour savoir si oui ou non un pays peut être éjecté manu militari du FMI en guise de représailles.
Fin septembre, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait brandi la menace du « carton rouge », censé, comme au football, exclure le pays du jeu, et avait accordé à Buenos Aires un nouveau délai de trois mois pour qu'elle publie des statistiques plus fidèles à la réalité économique. Les analystes soupçonnent en effet que les prix ont augmenté en un an de 25% voire 30%, loin des 10% déclarés. Même chose pour la croissance, de 8% en moyenne chaque année depuis 2003, qui pourrait, elle, être largement surestimée.
Depuis juillet 2011, la question des statistiques empoisonne les relations entre le FMI et l'Argentine, un pays qui avait fait faillite en 2001. Suite au prochain épisode...