Les caisses de l’Etat se videront… le 9 novembre

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 8 novembre 2016 à 6h53
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cc/pixabay - © Economie Matin
57%En 2015 57 % du PIB de la France était issu de la dépense publique.

Le 9 novembre 2016 au matin, les Français se réveilleront dans un État qui aura consommé toutes ses ressources. Pour assurer la continuité des services publics, la France aura besoin d’emprunter.

Il reste encore 53 jours jusqu’à la fin de l’année, mais demain, l’administration centrale française aura épuisé l’ensemble des sommes dont elle dispose. C’est le calcul qu’ont réalisé les statisticiens de l’Institut économique Molinari, en s’appuyant sur les données Eurostat. Et le constat est alarmant : avec 54 et 64 jours respectivement, le Portugal et la Grèce ne sont pas loin derrière...

26 États européens sur 28 sont déficitaires

Sur l’ensemble des 28 membres de l’Union européenne, seuls deux pays ont pu terminer l’année 2015 avec un budget excédentaire : il s’agit de l’Allemagne et de la Suède. Les « mauvais élèves » ont cumulé en moyenne 18 jours de déficit l’année dernière, soit 5 jours de plus qu’en 2014. Cette année, néanmoins, une petite amélioration se dessine : tous États de l’UE confondus, la situation de déficit durera 12 jours en moyenne.

Principales responsables, les dépenses publiques

Depuis 1980, le déficit de la France s’est creusé à un rythme de 1,5 jour par an en moyenne. Cependant, cet endettement n’est nullement dû à une baisse supposée des recettes publiques : celles-ci ont augmenté significativement, passant de 43,2 % du PIB en 1978 à 53,5 % en 2015. Le vrai responsable s’appelle les dépenses publiques : de 44,9 % du PIB en 1978, elles sont passées à 57 % en 2015. Pris dans cet étau financier, l’État français est naturellement devenu de moins en moins solvable.

« La France a une fiscalité aussi rigoureuse que celle des pays du Nord les plus socialisés, tout en ayant des déficits aussi lourds que dans les pays du Sud en crise », commente Nicolas Marques, co-auteur de l’étude.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.