Malgré son ascension, le bitcoin reste sujet à controverse. En effet, s’il jouit du statut de monnaie légale en Allemagne et représente pour le patron de la Fed, Ben Bernanke, une monnaie « prometteuse à long terme », ces détracteurs son nombreux. Les autorités chinoises ont notamment interdit son utilisation aux banques du pays et la Banques de France a mis en garde contre « le risque financier certain » qu’il représente. Le géant américain Apple vient lui aussi de manifester sa méfiance à l’égard de la monnaie virtuelle.
Apple n’est visiblement pas à l’aise avec le bitcoin. Pour preuve, la demande du géant américain adressée aux développeurs de la messagerie instantanée Gliph, pour que ces derniers retirent la fonctionnalité permettant d’envoyer des bitcoins, sous peine d’une exclusion du catalogue d’application de la marque.
Comme l’explique Rob Banagale, co-fondateur de Gliph, dans un message posté sur son blog, la société n’a eu d’autre choix que de se soumettre à l’injonction d’Apple : « Nous avons bataillé pour essayer de conserver cette fonctionnalité mais cela n’a pas été possible ». Au regard de ce que représente l’Apple Store, une exclusion n’était évidemment pas envisageable pour une entreprise comme Gliph.
L’explication d’Apple reste floue
En guise de justification, Apple a avancé la règle 22.1 du guide d’utilisation de l’Apple Store : « Les apps doivent se conformer à toutes les obligations légales de tous les endroits où elles sont accessibles par l’utilisateur. »
Il faut dire que le bitcoin est très peu régulé et que les positions des autorités divergent grandement entre les pays. L’Allemagne lui a conféré il y a quelques mois le statut de monnaie légale, alors que les autorités chinoises ont tout simplement interdit aux établissements financiers du pays de l’utiliser.
La monnaie virtuelle est très loin de faire l’unanimité. Elle est notamment accusée d’être alimentée par la spéculation, de n’offrir aucune garantie et de participer au financement de certaines activités illégales.
La Banque de France a, à ce titre, mis en garde contre son utilisation : « N’offrant aucune garantie de sécurité, de convertibilité et de valeur, le bitcoin présente peu ou pas d’intérêt pour une utilisation par les acteurs économiques, au‑delà des aspects marketing et publicitaire, tout en les exposant à des risques importants ».
Plusieurs applications exclues par Apple
Plusieurs applications servant de portefeuille de bitcoins ont également été bloquées par Apple, notamment Bitpak et Blockchain Wallet, pour la raison suivante : « Le bitcoin n'est pas légal dans toutes les juridictions où l'application est disponible ».
Une explication qui peine à convaincre Rob Sama, fondateur de BitPak : « J’ai demandé dans quelles juridictions le Bitcoin était considéré comme illégal et la seule chose qu’on m’a répondu a été “c’est à vous de le trouver”. Je lui ai demandé quelles lois le bitcoin violait, et encore une fois, on m’a répondu « c’est à vous de le déterminer ».