La Banque de France alerte sur la multiplication d’appels d'escrocs se faisant passer pour le conseiller bancaire de la personne appelée afin de lui soutirer des informations personnelles.
Une augmentation des fraudes
Jeudi 3 février 2022, la Banque de France a alerté sur ce phénomène qui semble se multiplier en France. Face au renforcement de la sécurité des paiements par carte, « les fraudeurs, plutôt que d'essayer d'attaquer la technologie vont s'attaquer au porteur de carte lui-même », a expliqué Julien Lasalle, responsable du service de surveillances des moyens scripturaux à la Banque de France, lors d’une conférence de presse. Il appelle en outre à refuser « toute communication non sollicitée » avec quelqu’un qui se ferait passer pour un conseiller bancaire.
Au cours de ce genre d’appel, les fraudeurs vont tout faire pour que la personne appelée donne un maximum d’informations personnelles. En usant de techniques de manipulation, les fraudeurs amènent « leur victime à valider elles-mêmes les opérations frauduleuses ». Souvent la victime est contactée après avoir été piratée ou avoir été espionnée sur les réseaux sociaux. Ensuite le fraudeur usurpe l’identité d’un salarié de votre banque et contacte sa victime avec toutes les informations dont il dispose.
De nombreuses personnes visées
Cette arnaque, qui fait réaliser à la victime des opérations bancaires non voulues, touche principalement des personnes peu à l’aise avec le numérique, notamment des personnes âgées. Mais selon Julien Lasalle, il « touche aussi des jeunes cadres qui travaillent dans des entreprises du CAC 40 et qui se font avoir parce que la qualité de la manipulation exercée par le fraudeur est parfois remarquable ».
« Aujourd'hui, sur les réseaux de téléphonie, on est en capacité de passer des appels en faisant en sorte que le numéro de l'appelant qui apparaît ne soit pas celui de la ligne téléphonique utilisée », explique le responsable. Si vous recevez un appel de ce type, raccrochez et contactez votre banque par vos propres moyens pour éviter d’être victime de fraudes. Rien qu’au premier semestre de 2021, ce sont 3,4 millions de cas de fraude au paiement qui ont été signalés, pour 644 millions d’euros.