L’opérateur propose de déployer la fibre optique sur 80 % du territoire en 2022, puis 100 % en 2025, révèle en exclusivité le journal Les Echos.
Altice propose de déployer son réseau sans subventions publiques
Le 7 juillet 2017, Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires, recevait l’ensemble des opérateurs de télécoms français et leur demandait d’accélérer le déploiement des réseaux fixe et mobile. Message reçu cinq sur cinq par Altice (ex-SFR) : l’opérateur propose désormais de couvrir l’ensemble du territoire d’ici 2025, sans subvention publique.
Cette annonce pourrait paraître salutaire à certains, surtout aux habitants des petites communes rurales où un réseau Internet (fixe ou mobile) se fait toujours attendre. Mais elle va à l’encontre du Plan Très haut débit décidé par le gouvernement précédent. Celui-ci prévoit le redécoupage du territoire français en trois zones : les grandes villes, les agglomérations de taille moyenne et les zones rurales. Si les opérateurs sont totalement libres de déployer leurs réseaux respectifs dans les grandes villes, dans les agglomérations de taille moyenne c’est une répartition particulière qui a été arrêtée : 90 % pour Orange, 10 % pour Altice. Et dans les zones rurales, les déploiements devraient être d’initiative publique, donc financés par l’État.
Dans les zones rurales, Altice se voit déjà un monopole de fait
Cette répartition ne satisfait visiblement pas Patrick Drahi, le nouvel actionnaire d’Altice. L’homme d’affaires a une stratégie différente : loin de se concentrer exclusivement sur les zones les plus denses (les grandes villes), il préfère également équiper les zones rurales, où il aurait un monopole de fait. Selon Les Echos, Patrick Drahi proposerait une répartition 50/50 dans les grandes villes, une proposition que le gouvernement n’est pas prêt à accepter.
Conscient qu’il a en face de lui un gouvernement soucieux de maîtriser la dépense publique, l’opérateur offre donc de régler lui-même le problème, sans dépenser de deniers publics. Le gouvernement d’Édouard Philippe, lui donnera-t-il raison ? Affaire à suivre…