D'un côté du Rhin, on fait mentir les prévisions et les statistiques économiques, leur demandant d'améliorer la vérité ou de prédire un avenir meilleur que prévu. De l'autre coté du fleuve, on fait également mentir les chiffres, mais dans l'autre sens.
Bon, d'accord, le gouvernement allemand s'est fait accrocher récemment pour avoir caviardé un rapport sur la pauvreté, en enlevant deux trois phrases comme "en Allemagne en 2010, près de quatre millions de personnes travaillaient pour un salaire horaire brut de moins de sept euros". L'Allemagne "fabrique" peut-être des pauvres, peut-être même plus que la France car elle n'a pas le RSA que tout le monde nous envie et ne redistribue pas 37 % de la richesse sous forme d'allocations. Mais le budget de l'Etat, lui, est à l'équilibre, et ce, avec un an d'avance sur les prévisions.
En 2012, sur la base des dernières projections de l'activité économique et des dépenses et recettes fiscales, le ministère des finances allemand prévoit l'équilibre de son budget, quand les mesures mises en oeuvre pour l'atteindre ne devaient produire leur plein effet qu'à l'horizon 2014. Tous les feux sont au vert : les recettes fiscales ont augmenté de près de 30 milliards, non du fait d'augmentation d'impôts puisqu'ils ont baissé, mais parce que l'activité économique croît, et la richesse produite avec. Les caisses de sécurité sociale et de retraite sont aussi excédentaires, et accumulent des réserves, qui risquent d'être bien utiles quand le fléau allemand, la natalité de 1,4 enfant par femme, produira ses effets délétères. En attendant, le taux de chômage plafonne à .. 6,5 %, soit presque moitié moins qu'en France.
Ces statistiques flatteuses sont une aubaine pour le gouvernement d'Angela Merkel à moins d'un an des élections législatives, qui désignent par contre-coup le chancelier et dont le véritable chef du gouvernement allemand, le président n'occupant qu'une fonction honorifique.