Si les Français maintiennent leurs habitudes en matière de consommation d’alcool, d’ici 2050 le PIB de notre pays pourrait diminuer de 1,4 point de pourcentage, met en garde l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Conséquence de l’abus d’alcool, l’espérance de vie devrait diminuer
L’abus d’alcool est un grand problème en France. Notre pays est l’un des premiers par la consommation d’alcool : 12,3 litres par habitant et par an, ce qui équivaut à 2,5 bouteilles de vin ou 4,7 bouteilles de bière par habitant et par semaine. Par ailleurs, 31% de tout l’alcool consommé l’est par seulement 5% des habitants. Vers l’âge de 15 ans, 11% des filles et 15% des garçons ont déjà été saouls.
Cet état des choses ne présage rien de bon ni pour la santé publique, ni pour l’économie, met en garde l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Au cours des 30 prochaines années, l’espérance de vie globale en France devrait diminuer d’un an à cause des maladies et des lésions causées par l’abus d’alcool. Cela aurait également un coût pour le système de soins : ces dépenses nouvelles devraient représenter 1,7% de l’ensemble des dépenses de l’Assurance maladie. De fait de ces maladies, la productivité globale de la main d’œuvre en France devrait diminuer.
Investir dans la prévention de l’abus d’alcool permettrait d’éviter des dépenses inutiles
Tout cela devrait entraîner une baisse du PIB de 1,4 point de pourcentage en moyenne sur la période 2020-2050. Pour combler le manque à gagner et maintenir son ratio « dette/PIB », la France serait obligée de trouver d’autres sources de revenus. Par rapport à aujourd’hui, le budget devrait être en mesure de percevoir 188 euros de plus au titre d’impôts.
Mais des politiques publiques bien conçues pourraient permettre d’éviter un tel naufrage. Pour cela, l’État devrait investir 2,1 euros par habitant et par an dans les politiques publiques visant à prévenir l’abus d’alcool et ses effets. D’ici 2050, un tel investissement permettrait d’éviter 3,8 millions de maladies, d’épargner 682 millions d’euros par an de dépenses en soins inutiles et augmenter le taux d’emploi et la productivité de la main d’œuvre en intégrant au marché du travail 48.000 personnes chaque année. Mais au final, l’État y trouve son compte : pour chaque euro investi dans ces chantiers, il devrait récolter 16 euros de bénéfices, ont calculé les spécialistes de l’OCDE.