Assiste t-on en direct à la naissance d’un nouveau géant européen des télécoms ? Nokia, qui s’est débarrassé de ses activités mobiles l’an dernier en les revendant plus de 7 milliards d’euros à Microsoft, a retrouvé l’appétit. Le groupe finlandais est en discussion pour acquérir l’intégralité d’Alcatel-Lucent.
Au départ, seule l’activité réseaux mobiles du franco-américain semblait intéresser Nokia. Mais finalement, c’est toute l’entreprise que pourrait avaler le Finlandais, qui a annoncé être en discussions sur un « possible rapprochement » entre les deux entités.
Méga-fusion attendue
Le calendrier s’est brusquement accéléré mardi 14 avril, avec une conférence de presse commune qui sera organisé dès aujourd’hui mercredi. La rumeur d’un rapprochement court en fait depuis l’été 2013, où Nokia montrait déjà des signes d’intérêt envers Alcatel-Lucent. Après une phase d’approche, les négociations sérieuses auraient débuté l’été dernier.
Le groupe franco-américain est devenu plus intéressant ces derniers mois suite à la mise en place d’un plan de restructuration pour combler ses pertes. Cela lui permettra au passage de faire monter les enchères et de vendre un peu plus chèrement sa peau.
26 milliards d’euros à deux
Ensemble, Nokia et Alcatel-Lucent représentent un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros. Le nouveau groupe deviendrait numéro un mondial des réseaux, devant Ericsson et Huawei. Nokia y gagnerait également quelque chose que la société n’a jamais réussi à obtenir, y compris en s’alliant un temps avec Microsoft : un accès direct au fructueux marché américain.
Cette maxi-fusion n’est pas sans éveiller quelques inquiétudes, notamment au niveau de l’emploi. Les deux entreprises comptent 110 000 employés partout dans le monde, et Nokia devra donner des gages pour éviter la casse sociale. Néanmoins, les deux entités une fois réunies génèreront des doublons, puisqu’elles se font concurrence sur plusieurs marchés.