Airbus va devoir faire le dos rond et attendre que la tempête se calme. La crise sanitaire a paralysé une bonne partie du secteur aérien, et les clients ne se bousculent pas pour acheter de nouveaux appareils.
Au mois de mai, Airbus n'a enregistré aucune nouvelle commande d'avions. Le géant européen fait encore pire qu'en avril, durant lequel l'entreprise était parvenue à signer deux contrats ! Ces cinq derniers mois, le constructeur a toutefois engrangé 299 commandes nettes alors que l'épidémie de coronavirus a réellement eu un impact à partir du mois de mars. Et, autre consolation, Airbus n'a pas eu à déplorer d'annulation de commandes en mai, comme cela avait été le cas au mois d'avril. Depuis janvier, l'avionneur a essuyé un total de 66 appareils annulés, avec un pic au premier trimestre. Sur le long terme, les craintes restent modérées car le carnet de commandes déborde littéralement : Airbus a devant lui 7.621 appareils à construire, de quoi occuper plusieurs années de production.
Paiement à la livraison
Les incertitudes concernent le court et le moyen terme, en particulier au niveau des livraisons. Le secteur aérien va, selon les estimations, mettre de trois à cinq ans avant de se redresser. Les compagnies ne vont pas se précipiter pour réclamer les livraisons de leurs commandes, étant entendu que c'est à ce moment qu'elles doivent régler la plus grande part de la facture auprès des avionneurs. Airbus a livré 24 appareils le mois dernier, dont 18 modèles A320, 2 A220 et 4 A350. Certes, c'est dix unités de plus qu'en avril, mais l'entreprise reste bien en-deçà du volume d'il y a un an (81 livraisons). Ces livraisons en recul signifient aussi une baisse du chiffre d'affaires, ce qui explique pourquoi Airbus a décidé de réduire d'un tiers sa production.
Un secteur en crise
Airbus avait pris la décision d'accélérer sa production en vue de répondre à la forte demande, mais c'était avant que la crise sanitaire ne vienne tout remettre à plat. La situation est difficile aussi pour le grand rival américain Boeing, qui doit de son côté faire face à des difficultés encore plus importantes : le 737 MAX est toujours interdit de vol. Le gouvernement français doit dévoiler les grandes lignes de son plan de soutien à la filière aéronautique dans les prochains jours. Air France et Airbus seront les premiers bénéficiaires, mais également les sous-traitants.