La pollution de l’air est cancérigène. Si de nombreuses études étaient déjà parues sur le sujet, affirmant que les particules contenues dans l’air des grandes villes étaient dangereuses pour la santé, c’est la première fois qu’une organisation internationale affirme aussi clairement ce constat.
C’est en effet l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui l’affirme aujourd’hui, en se basant sur une étude menée par une de ses agences spécialisées, le Centre international de recherche sur le cancer(CIRC).
L’air que nous respirons, un « cancérigène certain »
La pollution atmosphérique a donc été classée dans la catégorie « cancérigène certain », selon une annonce du directeur du CIRC, Christopher Wild. Elle vient ainsi rejoindre le gazole et les particules fines, qui ont été classés dans la même catégorie en juin 2012.
« Les experts ont conclu [...] qu’il existe des preuves suffisantes pour dire que l’exposition à la pollution de l’ai extérieur provoque le cancer du poumon. Ils ont également noté une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie », a encore précisé l’Agence internationale de recherche sur le cancer.
Gaz de moteur Diesel, métaux, poussières...
En 2010, et selon les données du CIRC, 223 000 personnes seraient mortes d’un cancer du poumon développé en raison de la pollution de l’air.
« L’air que nous respirons a été contaminé par un mélange de substances qui provoque le cancer », explique le docteur Kurt Straif du CRIC. Parmi ces produits, plusieurs ont déjà été pointés du doigt par de précédentes études. Il s’agit notamment des gaz d’échappement des moteurs Diesel, des solvants, des métaux et des poussières.
David Khayat, chef du service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière était interrogé sur Europe 1, vendredi 18 octobre, pour commenter cette annonce.
La pollution de l’air « explique en partie l'augmentation de certains cas de cancer, comme le poumon. Dans l'air, il y a une contamination par des petites particules qui proviennent notamment du cancer. Elles vont jusqu'aux dernières petites branches de nos poumons et contaminent nos cellules. C'est pourquoi il y a tant de cancers autour de nous », a-t-il affirmé.
Tout le monde n’a pas les mêmes armes face au cancer
Comment alors se protéger de ces substances que nous respirons ? Le port d’un masque n’est pas nécessaire, pour le cancérologue : « Nous subissons les attaques de milliers de substances cancérigènes tout au long de notre vie, mais nous avons des systèmes de réparations des maturations que produisent ces substances sur nos chromosomes. Mais quand il y a trop de mutations, le système de réparation s'emballe et le cancer apparaît ».
« Il y a des cancers possibles dans n'importe quel organe, et chacun a une susceptibilité individuelle, seul 1/6 des fumeurs va développer un cancer du poumon. Il n'y a pas un mode de vie parfait pour tout le monde. Le nombre de cancer dans le monde double tous les 20 ans, essentiellement à cause du vieillissement de la population, du mode de vie et du meilleur diagnostic. On guérit de 65% des cancers, très variable d'un cancer à l'autre », explique encore David Khayat à Europe 1.
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