Le temps qu’il nous reste (2/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 30 juillet 2012 à 12h18

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Les agences de notation poussent-au-crime dans la crise de l’euro.

J’adore ce type de polémiques. C’est facile, ça occupe les mougeons et c’est populaire. L’essentiel des gens étant d’accord pour taper sur un bouc émissaire consensuel. En l’occurrence les méchantes agence de notation.

Pour des économistes de l’université de St. Gallen (ils sont forcément très sérieux et compétents puisque ce sont des universitaires) les agences de notation ont aggravé la crise de la dette au sein de la zone euro en se montrant plus sévères dans leurs dégradations qu’elles ne l’étaient avant son déclenchement en 2009.

Selon eux les agences de notation ont manqué de constance dans leurs décisions, devenant de plus en plus sévères au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise, réduisant les notes d’un cran de plus en moyenne qu’elles ne le faisaient avant son déclenchement pour un niveau comparable de taux d’intérêt. Je ne partage en aucun cas leur avis.

Même s’il est de bon ton de critiquer les agences, c’est un débat qui est faux et malhonnête. En réalité les agences ont été extrêmement bienveillantes, notamment pour des raisons politiques et pour justement ne pas faire augmenter les couts de financement des états.

Les agences auraient dû dégrader l’ensemble des pays depuis bien longtemps. Aucun pays ne devrait être triple A.

Les pays ne sont plus solvables voilà la réalité que personne ne veut admettre publiquement. Ce n’est pas en cassant le thermomètre que la fièvre baisse, mais en se soignant. Le problème c’est qu’aujourd’hui casser le thermomètre est plus facile que le reste et très pratique pour que les mougeons ne s’inquiètent surtout de rien.

S&P confirme le « triple A » de la Grande-Bretagne

Ha là aussi je me suis bien amusé. Voilà une bonne nouvelle dont j’ai tout de suite parlé à ma femme. Standard & Poor’s a confirmé vendredi la note AAA de la Grande-Bretagne, la plus élevée de sa grille d’évaluation, et l’a assortie d’une perspective stable en expliquant que l’économie britannique devrait entrer avant la fin de l’année dans une phase de reprise progressive. Franchement le coup de la reprise progressive de l’économie britannique en plein marasme européen j’attends de voir... avec un brin de scepticisme, mais vous me connaissez, j’ai l’esprit chagrin.

Facebook lourdement sanctionné en Bourse.

Là ma femme a réussi à sourire, d’ailleurs elle m’a dit c’est bien que l’on n’est pas acheté de Facebook. . . ça ne risquait pas.

Le cours s’est encore effondré. Remarquez Facebook est désormais soldé à 50 % de sa valeur d’introduction et quelques chose comme 70 % par rapport à ses plus haut. Avec une perte nette de 157 millions de dollars contre un bénéfice net de 159 millions de dollars il y a un an, mais tout va très bien !

François Hollande veut une surveillance accrue des marchés des céréales.

Allez, une dernière bonne nouvelle pour la route. A votre place je commencerai sérieusement à remplir le grenier, la cave et le « coin du renard » comme on dit chez moi. Le coin du renard c’est bien sur là où l’on stocke les provisions et les réserves.

Notre Président, François Hollande a demandé samedi qu’une attention particulière soit portée à l’évolution des marchés mondiaux des céréales, dont les prix ont fortement augmenté sous l’effet de graves sécheresses aux Etats-Unis, provoquant une situation « particulièrement tendue ».

« Les agriculteurs affrontent une situation particulièrement tendue en raison du prix des céréales, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à Stéphane Le Foll de saisir les instances auprès du G20 qui doivent prendre toute la dimension de la volatilité des prix des matières premières et notamment des céréales », a dit le chef de l’Etat qui visitait samedi une ferme dans le Gers.

Attendez-vous à une sévère inflation des produits alimentaires. Lorsque je vous dis que la terre sera la richesse des 30 prochaines années... non en fait je vous raconte n’importe quoi, n’achetez surtout pas de terre vous pourriez faire monter les prix, je vous conseille les contrats d’assurance vie fonds euros de la CNP par la Banque Postale. Voilà le placement du siècle.

Pour ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas acheter de terres, (ce n’est pas forcément très pratique de s’en occuper), je vais vous donner un placement sûr et GA-RAN-TI , à plus de 5 % par an et oui. . . je vous rembourse la différence si vous ne gagnez pas 5 % sur douze mois! ! ! EN plus ce que je vous propose c’est NET d’impôts ! Aucune déclaration à remplir. Vous pouvez acheter en cash, recycler votre argent sale dans ce placement, faire de l’évasion fiscale sans rien risquer. . . c’est un placement miracle, un produit E-NOR-ME. . .

Il s’agit du PEBC. . . c’est le Plan Epargne Boîtes de Conserve et autres produits alimentaires. Achetez une boite de conserve, relevez le prix d’achat. Gardez-la 1 2 mois. Retournez au magasin. Comparez le prix. Il aura augmenté d’au moins 5 %. Avec un peu de chance, ce sera même beaucoup plus. En clair faire ses courses au prix d’aujourd’hui pour manger demain ou dans 2 ans sera un excellent placement financier.

Pour information on trouve déjà dans les rayons des boites de conserve avec date de péremption en 2017... soit un rendement net sur 5 ans de 70 %. Avouez par les temps qui courent c’est devenue rare de telles opportunités.

D’ailleurs cela me rappelle l’histoire d’un type qui en 1939 voyant la guerre arriver à acheter un wagon (un vrai wagon) rempli de pois chiches. Il est sorti de la guerre beaucoup, mais alors beaucoup plus riche qu’il n’y est entré. A bon entendeur. . . Alors chiche ? c

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.