Des accusations de comptes truqués, une enquête ouverte par le FBI, un chiffre d'affaires en baisse de 6,7 % au quatrième trimestre… Pas étonnant dans ces conditions que l’action du géant informatique américain Hewlett Packard ait dégringolé hier de 12 % à la bourse de Wall Street. L’affaire fait l’effet d’une bombe aux Etats-Unis.
Le groupe, en pleine restructuration, a notamment dû passer une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars pour couvrir des pertes liées à Autonomy, une entreprise de software britannique acquise l’an dernier pour 11,5 milliards de dollars, en cash. En clair, cela signifie qu’HP a racheté beaucoup trop cher une entreprise, qui en réalité ne valait pas tellement plus de 2,7 milliards. Comment a-t-elle pu commettre une telle erreur de jugement ?
Parallèlement, HP accuse Autonomy d’avoir commis, à la veille d’être rachetée, « des erreurs comptables sérieuses, des manquements en terme de communication » ainsi que « des erreurs et des déformations sur les performances financières futures attendues ». En somme, d’avoir ni plus ni moins publié « des comptes trompeurs ». Pourtant, ses comptes avaient été audités par Deloitte et HP avait engagé en plus KPMG, deux des cabinets les plus respectés en la matière. « Aucun d’eux n’a vu ce que nous voyons aujourd’hui » dénonce aujourd’hui la directrice générale d’HP Meg Whitman.
Bien décidée à se battre, HP a transmis le dossier aux autorités financières américaines et britanniques et prévenu qu’elle intenterait si nécessaire des procédures judiciaires. Par ailleurs, le FBI aurait ouvert une enquête à San Francisco sur les malversations présumées, comme le rapporte Bloomberg Businessweek.
Ce n’est pas le premier coup dur de l’année pour HP : au troisième trimestre 2012, la firme américaine, jusque-là leader mondial de la fabrication de PC, s’est fait doubler pour la première fois de son histoire par le Chinois Lenovo.
Depuis janvier, l'action HP a perdu près de la moitié de sa valeur.