Il a du pousser un grand ouf de soulagement en quittant hier soir vers 21 heures le Palais de justice de Bordeaux, assiégé par les policiers et la presse … Après douze heures d’audition, Nicolas Sarkozy a échappé hier à une mise en examen dans l'enquête sur la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, qui aurait été en partie spoliée.
Faute d’élément le mettant en cause directement et personnellement, les trois juges d'instruction ont donc décidé de ne pas poursuivre l’ancien président de la République. Il s'est vu notifier le « statut de témoin assisté », a précisé Me Thierry Herzog à Reuters. En clair, il ne sera pas renvoyé devant le tribunal. Un changement de statut vers une mise en examen est néanmoins encore possible d'ici la fin de l'instruction, mais peu probable.
Nicolas Sarkozy a toujours nié toute malversation dans ce dossier qui a mis au jour de nombreux abus de la fortune de Liliane Bettencourt, aujourd’hui âgée de 90 ans et à la tête de la deuxième fortune de France avec 24 milliards de dollars, selon le classement Forbes de septembre 2012. Certes il reconnaît avoir rendu visite aux Bettencourt le 24 février 2007, au moment d'un des retraits suspects de cash en Suisse de plusieurs centaines de milliers d’euros. Cet argent aurait pu servir à financer la campagne de l'ancien président en 2007. Mais selon lui, il s'agissait d'un simple déplacement de courtoisie.
Nicolas Sarkozy est le deuxième ex-chef d'Etat de la Vème République à être convoqué par la justice pénale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés l'été dernier. Le chef de l’Etat n’est plus intouchable : fin 2011, Jacques Chirac a même été condamné à deux ans de prison avec sursis pour détournements de fonds.