Dans de nombreux pays du monde, des Etats-Unis à Singapour, il est possible d'acheter une brique de lait et un médicament contre le mal de tête avant de passer en caisse. Pas en France ! Il faut impérativement se rendre dans une pharmacie pour acheter le précieux comprimé. L'Autorité de la concurrence voudrait mettre fin à cette situation et préconise la vente de médicaments non remboursables et non prescrits dans les rayons des grandes surfaces.
Libéraliser le secteur des médicaments pour faire baisser les prix
En 2008 déjà, la commission Attali avait suggéré de libéraliser le secteur des médicaments non remboursables. Casser le monopole des pharmacies permettrait de faire baisser les prix des médicaments. Et de les harmoniser : saviez-vous qu'une même pilule contre le mal de gorge peut être vendue deux à quatre fois plus cher dans certaines officines ? Le prix des médicaments non remboursables est en effet fixé librement.
L'achat de médicaments en grande surface encouragerait l'automédication
Mais les syndicats grincent des dents. Cette proposition est accusée d'inciter à l'automédication, le selfcare, et de mettre en danger les patients, privés des conseils de leur pharmacien.
Les Français recourent de plus en plus à l'automédication, le fait d'ingérer un médicament sans avis préalable de son médecin ou de son pharmacien. Les médicaments vendus sans ordonnance ont représenté en 2012 un marché de presque 2,2 milliards d'euros, en pleine croissance. Pour le plus grand bonheur de la Sécurité Sociale : élargir encore la gamme des traitements vendus sans ordonnance lui permettrait même d'économiser jusqu'à 1,5 milliard d'euros, selon les fabricants de médicaments.