Devenir propriétaire, plus que jamais un rempart contre l’incertitude

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Par Séverine Amate Publié le 2 mai 2022 à 6h09
Frais Agence Immobiliere
@shutter - © Economie Matin
4,8%L'inflaiton a été, en avril 2022 en France, de 4,8% sur un an.

La guerre en Ukraine, l’élection présidentielle et l’inflation n’altèrent en rien la volonté des Français d’acquérir un logement, qui voient toujours en la pierre une valeur refuge permettant de se protéger contre les incertitudes.

La pierre reste chevillée au corps des Français

Les années électorales sont connues pour inciter les acheteurs à mettre leur projet immobilier sur pause le temps d’y voir plus clair. Mais 2022 échappe à cette règle ! Selon l’Observatoire du moral immobilier SeLoger, réalisé en collaboration avec OpinionWay, 89 % des acheteurs estiment que l’élection présidentielle n’aura pas d’impact sur leur projet. Dans le détail, 83 % des candidats à l’investissement locatif partagent cet avis, tout comme 79 % des acquéreurs parisiens ou encore, 75 % des futurs acheteurs d’un logement neuf.

Si les candidats à l’accession estiment que le logement n’est pas la principale préoccupation des électeurs, ces derniers se concentrant sur des enjeux de pouvoir d’achat, de protection sociale ou de sécurité au moment de glisser leur bulletin dans l’urne, ils n’en attendent pas moins du prochain gouvernement !

Ce qu’attendent les Français du prochain gouvernement

Alors que 2022 devrait être marquée par une hausse de la taxe foncière, 83 % des personnes interrogées estiment que le prochain gouvernement devrait s’attaquer à la réduction de la fiscalité sur le logement. Autre demande : faciliter l’accès au crédit pour 76 % des porteurs de projets interrogés. Cette requête s’inscrit dans un contexte de (légère) baisse du taux d’usure et de (légère) remontée des taux moyens accordés par les banques, un effet de ciseau qui peut rendre l’accès au crédit plus difficile pour les budgets les plus serrés. La troisième attente porte sur l’augmentation de l’offre immobilière (pour 62 % des sondés, et plus particulièrement, pour 74 % des ménages souhaitant acquérir un logement dans le neuf). Sa mise en œuvre pourrait contribuer à stopper la hausse des prix des logements, un sujet jugé important pour 74 % des porteurs de projets, qu’ils choisissent de vivre dans le neuf ou dans l’ancien. Enfin, les candidats à l’accession dans le neuf et l’ancien estiment à 64 % qu’il faut agir pour baisser les coûts de construction.

Face aux incertitudes, le budget logement se maintient

Alors que le pouvoir d’achat s’est imposé dans les débats de la campagne électorale, les candidats à l’accession craignent pour leur pouvoir d’achat et le niveau de vie en France.

Pour ce qui est du niveau de vie, ils sont 66 % à anticiper une dégradation dans l’Hexagone, soit 11 points de plus par rapport à novembre 2021 et surtout, il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré depuis le début de la crise sanitaire (ils étaient 58 % à anticiper une dégradation du niveau de vie en avril 2020, en plein confinement). Notons toutefois qu’en la matière, les acheteurs parisiens et les investisseurs locatifs sont moins préoccupés à ce sujet que le reste des acquéreurs (respectivement 50 et 52 % s’en soucient).

Autre enseignement : les inquiétudes autour du pouvoir d’achat et de sa dégradation n’ont jamais été aussi élevées depuis le début de la crise sanitaire. Alors que 26 % des acheteurs s’en inquiétaient en avril 2020, ils sont 39 % à s’en préoccuper aujourd’hui et ce taux grimpe même à 55 % lorsque l’on isole les candidats à l’accession dans le neuf ! Notons toutefois que même si le coût du carburant est pris en compte par 60 % des porteurs de projet pour définir la localisation de leur prochain achat, il n’est pas de nature à remettre en cause l’accession.

Preuve que la pierre est toujours considérée comme une valeur refuge face aux difficultés macroéconomiques : toutes ces appréhensions n’impactent pas le budget que les sondés veulent consacrer à leur projet. Il demeure stable par rapport à mai 2021 et s’affiche même en hausse par rapport à février 2021. En avril 2022, 39 % des personnes interrogées déclarent, en effet, consacrer 300 000 € ou plus à leur projet, contre 32 % en février 2021.

La confiance des acheteurs épargnée par la remontée des taux

Les acquéreurs ont bien à l’esprit la remontée des taux d’intérêt en cours puisqu’ils n’ont jamais été aussi nombreux à anticiper leur révision à la hausse : 79 % des sondés s’attendent à les voir augmenter dans les six prochains mois. C’est 13 points de plus qu’en novembre 2021 et c’est un niveau record, qui dépasse les 73 % enregistrés à la sortie du premier confinement, en mai 2020. D’ailleurs, les candidats à l’accession en fin de parcours (ceux qui ont déjà fait une offre d’achat) sont 90 % à tabler sur une hausse des taux d’intérêt !

Toutefois, les porteurs de projets restent relativement sereins face à ces tensions sur les taux d’intérêt, dans la mesure où « seulement » 32 % des sondés se disent inquiets quant à leur capacité à décrocher un crédit immobilier. Pour maximiser leurs chances d’obtenir un prêt aux meilleures conditions, les candidats à l’accession n’hésiteront pas à mobiliser plus fortement leur épargne. 55 % d’entre eux prévoient de constituer un apport supérieur à 10 % du montant du prêt, soit 4 points de plus qu’en novembre 2021. Alors même que ceux voulant mobiliser moins de 10 % du montant du prêt sont toujours moins nombreux (13 %, soit 5 points de moins par rapport à novembre 2021).

Réalistes mais bien armés pour faire face à la remontée des taux, les acheteurs se disent majoritairement confiants (56 % des sondés, un niveau stable par rapport à novembre dernier) dans l'aboutissement de leur projet immobilier dans les 6 prochains mois.

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Directrice des Relations Médias Groupe SeLoger, Porte-Parole de l'Observatoire du Moral Immobilier