Pensions alimentaires : Faire enfin payer les récalcitrants

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Par Stephanie Lamy Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

Madame la Ministre,

Le Collectif Abandon de Famille - Tolérance Zéro se réjouit de voir dans votre verve sans pareille à l'encontre le M. Dieudonné M'bala M'bala la préoccupation urgente d'en finir avec les fraudeurs.

Cette énergie fulgurante et créatrice que vous déployez pour recouvrer les quelques 800 000 euros dus à l'Etat, nous vous encourageons en 2014 à la déployer pour élucider les dizaines de milliers d'autres dossiers, certes bien moins médiatiques - ceux des mauvais payeurs des contributions alimentaires.

" Je sais que je peux compter sur Christiane Taubira pour mener ce combat pour faire en sorte que Dieudonné, qui tente d'organiser son insolvabilité pour s'affranchir de sanctions pénales et ne pas payer les amendes, soit obligé de payer. " Manuel Valls.

A travers ce feuilleton roccambolesque relayé par tous les medias, les fraudeurs prennent le masque de la victime tandis que les réelles victimes sont, elles, pointées du doigt comme d'infâmes abuseurs : un jeu de faux semblants rusé, mais dévastateur, voire tragique.

A l'instar de Monsieur M'bala M'bala qui s'estime victime d'un système pour mieux exploiter les libertés qu'offre la France en matière de commercialisation de son " produit " et dont les bénéfices semblent échapper à la communauté, les parents fraudeurs s'estiment bafoués et exploitent la douce subvention des contribuables pour s'affranchir de leur responsabilité financière vis à vis de leurs enfants : une ignominie à grande échelle presque aussi détestable que " les pitreries " de celui que vous choississez de montrer du doigt.

Fuite à l'étranger ou dans un département voisin, reconversions professionnelles pour faire baisser les revenus, optimisation fiscale avec complicité de sa famille, rétributions non-déclarées sauf devant le JAF - voici les outils de ces patriotes qui délestent leur charge paternelle à autrui.

" La liberté doit demeurer le principe, ce principe ne peut servir de paravent à des ignominies "

Par deux fois en 2013 les réseaux sociaux ont été le lieu de lynchages via la diffusion sur Facebook - notamment par un élu de la République - des bénéficiaires de l'allocation de soutien familial (ASF). En publiant des feuilles de décompte des prestations de mères dites " isolées ", non seulement l'auteur commet un acte tout aussi frauduleux, mais il lance clairement un appel à la haine dirigé vers les mères et enfants (et dont le nom figurait clairement sur le document). Ces mères, victimes de pères défaillants, se sont vues traitées de profiteuses quand elles n'étaient pas " voleuses ". Un appel à la haine transformé en appel au racisme quand les milliers de commentaires crachaient sur l'origine à consonance " ensoleillée ", et donc suspecte, des victimes.

Ainsi, la toile - espace de liberté d'expression - était devenue place publique pour une mise à mort organisée devant la planète Intolérance : les mêmes qui singent aujourd'hui, sans raison ni mesure, les gestes de M. l'Arlequin.

Les parents délinquants n'échappent pas à cette mascarade qui consiste à inventer toutes sortes de stratagèmes, pirouettes et acrobaties dans le but de divertir le monde et la Justice de leur réel objectif : se soustraire à leurs devoirs.

La solidarité nationale nous en sommes grès. Sans elle, nous serions nombreuses à ne plus avoir même le minimum de dignité nécessaire pour élever nos enfants. Mais nous pensons que la générosité de nos concitoyens ne doit pas servir à camoufler la fraude des parents défaillants.

Car cette solidarité à minima, ces " aides de la CAF ", ces " aides du contribuables ", nous y sommes contraintes non pas par infortune momentanée mais parce que nous sommes victimes d'un délit, et subissons en prime et pour toute réponse à nos revendications des droits de nos enfants, les railleries des coupables et l'indifférence de l'Etat qui cautionne intégralement la délinquance en cours par une politique de déresponsabilisation faite d'inertie judiciaire et d'omerta administrative.

Mais si les conséquences de cet abandon de famille sont moralement ou symboliquement intolérables, celles, économiques sont dévastatrices : en France, les impayés de pension alimentaires pèsent environ 3 milliards d'euros sur les coffres de l'Etat. Ici aussi, l'indifférence est telle qu'il ne nous est permis de nous baser que sur les peu de chiffres existant à la matière.

Un parent qui vole l'Etat, qui vole ses concitoyens, c'est un parent qui soumet son enfant à la précarité et la faim. Cela se passe en France, en 2013.

Mais nous gardons espoir qu'en 2014 cet épiphénomène qu'est la quenelle dévoile une galaxie d'autres aberrations, toutes aussi lâches et méprisables, et tout aussi condamnables. Qu'en 2014, nous trouvions ensemble la volonté de regarder les gestes laids en face, afin d'enrayer ces comportements nuisibles à la paix sociale et au progrès.

Pour ce faire, vous pouvez d'ores et déjà ranger les moyens de censure ou surveillance disproportionnés, et vous appuyer sur une coquête armada de mères endurantes et opiniâtres. Les " ex " que nous sommes avons déjà transmis aux administrations nos myriades de dossiers aux preuves et filons tous plus créatifs les uns que les autres. Il vous suffit maintenant tout simplement de manifester votre volonté de discerner à qui profite le délit, et ouvrir les dossiers qui, depuis des années, prennent de la poussière sur vos bureaux.

Nous comptons sur vous pour que 2014 vous donne l'audace, le courage et la fermeté de faire suivre à vos paroles enflammées, les actes adéquats.

Texte écrit par Stéphanie Lamy et Céline N. du collectif Abandon de Famille et reproduit ici avec l'aimable autorisation des auteures

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Stephanie Lamy est membre fondateur du collectif Abandon de Famille - Tolérance Zéro!, un mouvement autonome de citoyens, victimes du délit d'abandon de famille.

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