A Paris, Anne Hidalgo fait main-basse sur le pactole des bailleurs sociaux

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Par Jérôme Dubus Publié le 13 décembre 2016 à 5h00
Paris Anne Hidalgo Bailleurs Sociaux
@shutter - © Economie Matin
290 millions ?Anne Hidalgo va ponctionner les bailleurs sociaux de 290 millions d'euros en 2017.

Décidemment à Paris comme en France, les socialistes ont du mal à boucler leurs fins de mois.

Après la confiscation quasi-totale des recettes issues des surloyers de solidarité par l’Etat, les bailleurs sociaux dépendant de la Ville de Paris vont être soumis en 2017 à une nouvelle ponction de 290 millions d’euros après celle de 355 millions d’euros en 2016.

Si cette pratique de versement des loyers capitalisés par anticipation par les bailleurs sociaux est devenue légalement possible, elle est moralement contestable et condamnable. Depuis de nombreuses années, la Ville de Paris, d’abord sous le règne de Bertrand Delanoë puis désormais sous celui d’Anne Hidalgo, vit au-dessus de ses moyens. Les dépenses de fonctionnement, et notamment les dépenses de personnel, ont connu une inflation considérable que rien ne semble pouvoir freiner (+ 3% prévus pour 2017).

Malgré les engagements répétés de « sobriété » budgétaire, la majorité municipale doit depuis 2014 combler chaque année un trou de 400 millions d’euros. Plutôt que d’engager un véritable plan d’économies, Anne Hidalgo a préféré avoir recours à des expédients et à des tours de passe-passe. Après avoir cherché toutes les augmentations possibles et imaginables des tarifs des services publics, après avoir augmenté massivement les recettes fiscales de « poche » (droits de terrasse, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, etc.), la cigale s’est trouvée fort dépourvue quand le budget 2016 fut venu.

Les socialistes parisiens, après le Gouvernement, ont donc décidé de commettre l’irréparable : pratiquer un véritable « hold-up » sur les bailleurs sociaux contrôlés par la Ville. C’est ainsi que Paris-Habitat et Elogie vont se voir ponctionner des montants considérables, correspondants à des loyers dus à la Ville de Paris, mais dont le versement aurait dû être étalé sur plusieurs dizaines d’années. Les bailleurs sociaux vont donc combler les trous du budget municipal, au détriment de leur propre santé financière, fragilisant ainsi leur trésorerie et les amenant à renoncer à des programmes de création de nouveaux logements ou à des projets de travaux, indispensables à l’entretien du patrimoine.

Ce sont donc en réalité les locataires du logement social qui feront les frais de cette opération de cavalerie budgétaire. Jamais, une municipalité n’avait osé aller aussi loin dans l’hypocrisie et dans l’immoralité. Par manque de courage, par incapacité à engager une véritable réforme de l’action municipale, par volonté de maintenir un système clientéliste, Anne Hidalgo a préféré compromettre la qualité de vie des locataires qu’elle prétend, par ailleurs, vouloir défendre.

Il s’agit d’une faute impardonnable, de la même essence que celle que vient de commettre le Gouvernement avec la réforme de l’Aide Personnalisée au Logement (A.P.L). Qu’à l’avenir, les socialistes parisiens nous épargnent leurs leçons de morale journalières : ils sont à jamais disqualifiés par une gestion financière irresponsable et par des pratiques moralement inacceptables.

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.