Halalalala, les socialistes modernes… Ils sont charmants ! Le coeur à gauche, surtout face aux caméras, et le portefeuille bien à droite et bien garni !
Remarquez, moi, je ne juge pas les riches ! Loin de là même. Je pense même, depuis assez jeune, que les plus pauvres ont besoin des plus riches. Sans doute parce que dès les 18 ans, je suis allé travailler comme guichetier dans une agence bancaire et franchement, c’était plutôt sympa et comme j’étais d’un naturel serviable, figurez-vous que les « riches » clients m’alimentaient en glaces au chocolat (si, si je vous assure) et me ramenaient des cadeaux de leurs voyages tout simplement parce que j’essayais juste de faire mon travail et d’être aussi « aidant » que possible. Bref, pour faire travailler des petites mains, il en faut des plus grosses, c’est un écosystème, une chaîne alimentaire si vous voulez.
Il ne faut pas opposer riches et pauvres !
Il faut déjà faire la différence entre le vrai riche (plusieurs centaines de millions d’euros) et le « petit » bourgeois qui a, allez, au mieux 5 millions d’euros de patrimoine. C’est sans doute beaucoup, mais pas suffisant pour s’expatrier et s’exiler fiscalement aux Caïmans ou au Bahamas – et puis les Bahamas c’est d’un chiant… Un pays riche est un pays qui a une grande proportion de « petits » millionnaires !! Or les petits millionnaires français fuient la France.
Non seulement il ne faut pas les opposer mais le plus souvent le riche ne retire rien au pauvre, au contraire il donne ! Il donne soit via l’impôt et dans des proportions souvent inimaginables – et je peux vous garantir avoir vu et avoir fait comme banquier quelques virements de plusieurs centaines de milliers d’euros à l’administration fiscale. Mais ils redonnent également en employant ou à travers des œuvres de charité.
Rassurez-vous, je ne tresse pas de lauriers naïfs à nos riches. Nos riches seront vertueux généralement lorsque les contre-pouvoirs existent et qu’ils sont suffisamment forts, à commencer par les contre-pouvoirs idéologiques.
La peur immense du communisme a permis pendant des décennies d’avoir un capitalisme plutôt intelligent et social sachant redistribuer. L’effondrement du bloc soviétique, dans les années 90, et la disparition de toute alternative idéologique crédible au capitalisme : c’est l’un des principaux éléments qui explique la fuite en avant vers un néolibéralisme destructeur depuis 20 ans et la mise en place d’une mondialisation que rien ni personne ne semble pouvoir empêcher.
Gagner de l’argent n’est pas sale !
Gagner de l’argent n’est pas sale ni un pêché, tout dépend de la façon dont cet argent est gagné et de la manière dont il sera utilisé. Sans argent, il n’est pas possible d’être « généreux ».
Je remarque sur ce sujet que les bien-pensants de « gôche » sont encore plus cul-bénit que les curés !! C’est tout de même assez drôle. Avoir de l’argent, dans la mystique de « gôche », c’est immonde… Du coup, comme ils en veulent quand même tous, ça finit par leur poser quelques petits problèmes et provoquer des contorsions !!
Sans création de richesses au niveau macroéconomique, il est impossible de redistribuer et d’avoir par exemple des minimas sociaux.
Au-delà, le monde avance aussi en partie grâce à l’argent. Pas uniquement, bien évidemment, car tout n’est pas fait pour l’argent et c’est heureux. Certaines professions sont le fruit d’un engagement pas d’une recherche de profit.
Certaines choses seront accomplies par désir intellectuel, par dépassement culturel ou encore par envie d’aventure. Si tout n’est pas fait par appât du gain, l’appât du gain ou d’avoir plus que le voisin est une donnée quasi génétique de l’être humain et l’un des ressorts de notre développement.
Si Macron a gagné des sous, tant mieux pour lui. Je n’en suis pas plus pauvre pour autant.
Il faut payer ses impôts mais parfois payer ses impôts, c’est difficile !!
Là, je risque de ne pas me faire que des amis en disant cela, et ce n’est pas grave, je n’écris pas tous les jours par appât du gain ou pour me faire des copains mais bien pour essayer de donner un étalon de la réalité.
Et la réalité c’est que ce qui est reproché à Macron, c’est d’avoir sous-estimé sa maison du Touquet.
Lorsque j’ai lu cette information, je me suis dit intérieurement « mais quel crétin ce Macron, encore un qui veut être ministre et qui dit que sa maison vaut 300 000 euros alors qu’elle en vaut 3 millions ». Il est évident que dans de telles proportions ce n’est pas une erreur ou une différence d’appréciation mais de la fraude caractérisée.
Sauf qu’en lisant l’article de Médiapart, on se rend compte que ce qui est reproché à Macron c’est d’estimer sa maison à 1,2 million au lieu de 1,4 pour le fisc, tout en sachant qu’il a un crédit pour des travaux sur cette même maison – ce qui vient réduire sa valeur nette.
Bref, objectivement il s’agit bien là d’une tempête dans un verre d’eau et ce sont des procédés effectivement assez minables pour calomnier des gens. Je veux bien croire qu’il s’agisse d’une simple différence d’appréciation de la valeur d’un bien entre un contribuable et l’administration fiscale qui sait se montrer aussi intransigeante que rigide quand elle le souhaite et parfois, le dialogue n’est pas simple.
On le sait peu, mais il est très difficile d’avoir des réponses et de sécuriser juridiquement ses relations avec le fisc. La procédure du rescrit est loin d’être miraculeuse, et souvent le fisc ne répondra pas (ce qui vaut assentiment) sauf que lors du contrôle, on vous expliquera que vous aviez demandé telle chose mais que ce n’est pas tout à fait conforme et hop ! redressement !! Il ne vous reste plus, dans de tels cas, qu’aller plaider devant le tribunal administratif et dépenser des sommes folles en avocats fiscalistes… qui ne seront jamais remboursées même si le fisc à tort.
Il faut donc payer ses impôts mais parfois, payer ses impôts, ce n’est techniquement pas si simple et s’il faut les payer, il n’y a aucune raison non plus d’en payer plus que nécessaire !! Il est donc normal parfois d’avoir une appréciation différente des choses que l’administration fiscale sans qu’il s’agisse pour autant d’évasion fiscale ou de fraude.
Ceux qui n’aiment pas Macron n’ont qu’à attaquer ses idées, son programme, ses propositions, son libéralisme, et disons-le même son manque total de socialisme, mais il faut savoir ne pas aboyer avec les loups. Dans l’état actuel des choses, il ne semble pas y avoir de fraude.
En revanche, il y a beaucoup d’autres sujets sur lesquels il serait passionnant de pouvoir se pencher, comme par exemple ce trafic de 200 tonnes de drogues dévoilé par Libération et dont on ne parle déjà plus alors qu’il était organisé au plus haut sommet de l’État. Voilà un vrai sujet, ce que ne sont pas les 200 000 euros de différence sur la maison du Touquet de Macron.
Enfin, oui l’ISF est un impôt stupide !
Je n’ai rien contre l’ISF en soi, c’est juste qu’il ne rapporte pas grand-chose et qu’il fait fuir les riches et les gros investisseurs.
Comprenez-moi bien : l’ISF, d’un point de vue uniquement technique et pas idéologique, peut parfaitement fonctionner dans un monde fermé, où un Français ne peut pas partir sans une autorisation de son commissaire politique ni revendre ses biens sans l’accord de l’État.
Le problème c’est que, toujours d’un point de vue technique, j’espère que vous comprendrez du premier coup, que dans un monde ouvert, lorsque vous aller revendre votre entreprise 10 millions d’euros et devoir payer l’ISF dessus tous les ans, et que vous pouvez vous installer juste de l’autre côté de la frontière là où il n’y a pas d’ISF, non seulement la France ne va pas encaisser d’ISF mais en plus elle va voir un riche entrepreneur talentueux aller se faire plumer ailleurs pour moins cher.
Ce n’est pas de l’idéologie c’est un fait. Techniquement, soit on ferme les frontières, soit on supprime l’ISF. Tout le reste c’est de l’idéologie de comptoir.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae