C’était il y a cinq ans. C'était il y a un siècle, une éternité.
Le 9 août 2007, pendant que la France en vacances dort, les bourses asiatiques donnent des premiers signes d’inquiétude fasse à la crise larvée des subprimes aux Etats-Unis, en plongeant brutalement de 2 à 3 %. Une chute qui va se poursuivre pendant une petite semaine, et entrainer dans son sillage les bourses européennes et américaines. Le Nikkei perdra ainsi plus de 10 % en quatre séances, le CAC 40 et le FTSE 100 (Angleterre), 8,4 %, et le Dow Jones comme le Nasdaq 6 %. Seul « rescapé », l’indice allemand, le Dax, qui ne perdra « que » 4,4 % pendant cette période.
Ce même 9 août, la BNP Paribas en France, IKB en Allemagne, suspendent plusieurs de leurs fonds dans lesquels se trouvaient logés des subprimes. C’est le chiffon rouge qui terminera d’exciter les marchés, qui se mettent à vendre de tout, y compris des actifs « solides », pour dégager du cash. Plus personne, en particulier les banques, ne prête d’argent aux autres, c’est la crise des liquidités. Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque Centrale Européenne, bien qu’en vacances lui aussi, prend aussitôt une décision stratégique qui permettra de souffler un peu. Dans la journée, la BCE publie un communiqué annonçant qu’elle prêtera autant d’argent qu’il lui en sera demandé : « La BCE note qu’il y a des tensions sur le marché monétaire européen, elle a décidé de souscrire à 100 % les offres soumises ». Le soir, près de 100 milliards d’euros auront quitté (virtuellement )les caisses de la BCE, et irrigueront les échanges interbancaires.
Ce 9 août naissait officiellement la Crise avec un grand C, crise dont nous ne sommes évidemment pas encore sortis, loin s'en faut.