Il va falloir se serrer la ceinture. Et pas seulement d'un cran... Après avoir généreusement augmenté les impôts pour doper les recettes, le gouvernement vient de confirmer une information du Monde selon laquelle les dépenses publiques –qui s'élèvent à 1 100 milliards d'euros chaque année -vont être à nouveau réduites. Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a en effet confirmé que plus de 4 milliards d'euros supplémentaires devraient être économisés l'an prochain par rapport à cette année. Il faut dire que chaque année, l'Etat dépense 57% de son PIB (contre 52% il y a cinq ans), ce qui fait de la France l'un des pays au monde où la dépense publique est la plus élevée en proportion de la richesse nationale.
Résultat, chaque ministre va devoir effectuer des coupes franches dans son domaine. Ils seront informés du montant de l'enveloppe dont ils disposeront l'an prochain dans les lettres de cadrage budgétaire que Matignon doit leur envoyer d'ici la fin de la semaine. A coup sûr, il manquera quelques zéros... « On est pourtant déjà à l'os » s'insurgent-ils en choeur ! Pour Jérôme Cahuzac, il s'agit d'un effort « auquel notre pays ne peut hélas plus se soustraire, tant il est vrai que nous nous sommes trop endettés ces 20-25 dernières années, et surtout ces 10 dernières années: 900 milliards d'euros de dette de plus depuis 2002, c'est beaucoup, c'est trop ».
Concrètement, quels nouveaux budgets vont être amputés, et de quelle manière les Français vont-ils être impactés par ces nouvelles économies ? Les crédits de fonctionnement de l'Etat, le fameux train de vie de l'Etat, mais aussi les niches fiscales –on évoque celles très coûteuses des DOM-TOM -, et même certaines prestations sociales, comme les allocations familiales par exemple, pourraient être rabotés. Quant aux pensions retraites et aux allocations chômage, elles pourraient être gelées, c'est-à-dire que leur montant n'augmentera pas en fonction de l'inflation. A titre informatif, la protection sociale représente 57% de la dépense publique selon les chiffres officiels.
L'austérité s'installe donc pour de bon en France, sous l'œil attentif de Bruxelles, qui s'inquiète de voir l'Hexagone incapable de tenir son objectif de déficit de 3% du PIB à la fin de l'année prochaine.
Les Français semblent préparés à cette nouvelle cure drastique, même si comme le rapport Time to sign off, 54% des sondés préfèreraient désormais que l'exécutif réduise le nombre de fonctionnaires (contre 49% il y a trois ans) plutôt que d'augmenter les impôts pour réduire les dépenses publiques, d'après un sondage BVA.