En lançant ce jeudi 23 janvier les grandes lignes de son programme d'assouplissement quantitatif, la BCE peut se féliciter d'avoir réussi son effet d'annonce : l'euro a de nouveau baissé face au dollar à un plus bas historique.
Une BCE très souple
L'euro a baissé dans la journée de ce jeudi de 2% face au dollar, atteignant son niveau le plus bas en douze ans face à la devise américaine : 1,1363$. Il faut dire que l'ampleur du plan présenté par Mario Draghi, le président de la BCE, a surpris. La Banque centrale européenne va en effet lancer à partir du mois de mars un plan d'assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE) jamais vu en zone euro.
Dans le détail, l'institution de Francfort compte racheter pour 1 100 milliards d'euros de titres privés et publics, dont des dettes d'État. Les marchés et les économistes s'attendaient à moitié moins (ce qui aurait déjà été un effort considérable), et Mario Draghi en a même rajouté en assurant qu'il s'agissait d'un chiffre a minima : si le besoin s'en faisant sentir, la BCE pourrait injecter encore plus d'euros dans la machine économique européenne.
Plus d'argent pour huiler la machine économique
Ces 1 100 milliards seront dépensés à hauteur de 60 milliards de liquidités chaque mois jusqu'à la fin du mois de septembre 2016, avec là encore la possibilité d'aller plus loin dans le temps si la situation l'exigeait. La Banque veut se donner les moyens de remplir sa mission, à savoir maintenir l'inflation annuelle aux alentours de 2%, alors que la hausse des prix penche dangereusement, depuis des mois, vers la déflation. Un scénario à la japonaise que l'institution veut absolument éviter.
Mario Draghi sait que son plan était très attendu, non seulement par les Bourses qui ont répondu favorablement aux annonces (+1,5% dans leur ensemble en zone euro), mais aussi aux États qui cherchent une bulle d'air pour relancer leur activité. Ces derniers sont cependant prévenus : les réformes structurelles doivent se poursuivre, a prévenu Draghi, car la BCE ne peut pas tout.