MIeux vaut en rire mais.... il se dit dans les couloirs de la Commission européenne que la prochaine équipe de commissaires devrait surprendre. Elle sera dévoilée aujourd'hui par Jean-Claude Juncker, le nouveau président. Traduction numéro 1 : certains qui pensent être de l'aventure resteront finalement sur le banc de touche. Traduction numéro 2 : certains hériteront de postes pour lesquels ils ne seraient pas forcément prédestinés, histoire de brouiller les cartes.
Le problème, c'est qu'il y en a un, et même plusieurs, qui trépignent d'impatience en attendant de connaître le nom du futur commissaire aux Affaires Economiques. Pierre, mais aussi François et Manuel, aimeraient bien être certains de ce qui leur a été "promis", ou plutôt de ceux sur quoi ils ont parié ! Ce poste, éminement stratégique, a en effet été revendiqué par la France qui veut y voir nommé Pierre Moscovici, ancien ministre de l'Economie et des Finances. L'idée sous jacente est bien entendu qu'avec un commissaire "à soi", à un tel poste, Bruxelles (aka la Commission) arrêtera un peu peut-être de chercher des pous dans la tête de Paris (aka le gouvernement français) tous les quatre jeudis.
Seulement voilà : en principe, les commissaires, une fois nommés, deviennent en quelques sortes "apatrides", et ne sont pas censés être commissaires de leur pays d'origine, mais commissaires européens. Ceux qui ont deux doigts de culture historico-politique se souviendront du commissaire Boudarel, certes, dans un tout autre registre, mais il y a un fond commun. Rien de tel qu'un compatriote pour secouer les siens quand ils ne veulent pas comprendre ou font semblant..
Il se dit donc que Jean-Claude Juncker aurait décidé de nommer à certains postes clefs des personnalités issus de pays posant problème, justement, sur les fonctions qui leur seront confiées. C'est donc quitte ou double pour Pierre Moscovici : soit le nouveau président de la Commission Européenne s'en fait un allié, et le nomme au poste difficile de commissaire aux affaires économiques, pour tenir enfin la France en laisse et la dresser comme il se doit pour la contraindre à tenir enfin ses promesses, et François et Manuel ne vont pas aimer. Soit le risque de le voir faire de l'antijeu, restant trop loyal à la France (et à François et Manuel) est trop grand, et Pierre Moscovici héritera d'un autre poste.
Il ne reste plus longtemps à attendre : la nouvelle Commission sera présentée dans la journée du mercredi 10 septembre... si tout va bien.