Le métro parisien, longtemps critiqué pour son manque d’accessibilité, pourrait bientôt connaître une transformation majeure. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités, a annoncé son intention de lancer un chantier titanesque pour rendre le réseau historique accessible à tous. Ce projet, estimé entre 15 et 20 milliards d’euros, s’étalerait sur vingt ans au moins.
Handicap : le métro parisien 100 % accessible ? Pécresse lance le chantier
Handicapés : le chantier de la mise en accessibilité du métro parisien est enfin lancé
En matière d’accessibilité, le métro parisien accuse un sérieux retard par rapport à d'autres réseaux de transports en commun en France et à l'étranger. Aujourd'hui, seules quelques lignes récentes comme la ligne 14, et certains prolongements récents de la ligne 11, offrent une accessibilité complète aux personnes à mobilité réduite (PMR). En revanche, la quasi-totalité du réseau historique reste impraticable pour les personnes en fauteuil roulant. C'est dans ce contexte que Valérie Pécresse vient de dévoiler un plan ambitieux visant à moderniser le métro parisien. Elle souhaite ainsi transformer ce réseau pour le rendre accessible à tous, y compris aux personnes âgées ou aux parents avec poussettes.
« Il faut se mettre autour d'une table et toper sur le principe que l'enjeu principal des transports pour les prochaines années, ce n'est pas de créer de nouvelles lignes, mais la mise en accessibilité du réseau historique. C'est une décision politique qu'il faut qu'on prenne », a déclaré Valérie Pécresse.
Métro parisien : l’accessibilité ne pourra pas être assurée dans 100% des stations
Ce projet, qui devrait s'étendre sur au moins 20 ans, est cependant confronté à des défis techniques majeurs. La densité du sous-sol parisien, déjà encombré par divers réseaux souterrains, rendra certains travaux particulièrement complexes. Et il y aura inévitablement des stations où l’accessibilité sera techniquement impossible à mettre en œuvre. Néanmoins, elle reste convaincue que ce projet est un « pari gagnant » pour l'avenir des transports parisiens.
Pour lancer ce chantier, Valérie Pécresse appelle à une collaboration entre la Région, l'État et la Ville de Paris. La Région serait prête à prendre en charge un tiers des coûts, estimés « à la louche » à entre 15 et 20 milliards d'euros, en sollicitant l'État et la mairie de Paris pour les deux tiers restants. Elle souligne que ce projet doit être une priorité politique, à l’instar du Grand Paris Express. L'idée serait de commencer par la ligne 6, une des plus simples à rendre accessible, car elle est majoritairement aérienne. Une étude préalable a déjà estimé le coût de cette première étape à entre 600 et 800 millions d'euros.