Et si Paris imitait Milan et interdisait la clope partout ?

Fumer dans la rue à Milan ? C’est désormais interdit. Une mesure radicale qui marque un tournant dans la gestion de la pollution urbaine et pose de nombreuses questions. Santé, environnement, liberté individuelle : ce débat peut-il traverser les Alpes et arriver dans la capitale française ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 3 janvier 2025 à 10h17
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Et si Paris imitait Milan et interdisait la clope partout ? - © Economie Matin
7 %Le tabac, responsable de 7 % des particules fines dans l’air milanais, est dans le collimateur des autorités locales depuis de nombreuses années.

Les rues milanaises, autrefois imprégnées de volutes de fumée et de conversations animées, prennent aujourd’hui un tout autre visage. Cette nouvelle réglementation ne fait pas que purger l’air : elle bouscule aussi les habitudes de milliers de personnes à Milan.

Milan, précurseur ou provocateur ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, une loi stricte interdit de fumer en plein air à Milan. Cette mesure radicale, prise par la mairie écologiste de la ville, en place depuis 2016, interroge. Désormais, il faut être à 10 mètres de toute autre personne pour allumer une cigarette, sous peine d’une amende salée allant de 40 euros jusqu’à 240 euros. Mais pourquoi une telle décision ?
La ville justifie cette interdiction par la nécessité d’améliorer la qualité de l’air et de protéger la santé publique. Selon Elena Grandi, adjointe à l’environnement et elle-même fumeuse, « C’est avant tout une action de sensibilisation qui vise à décourager des modes de vie nocifs pour la santé, celle de tous, pas seulement des fumeurs» ». Pourtant, certains dénoncent une atteinte aux libertés individuelles, qualifiant la mesure d’excessive.

Milan est l’une des villes les plus polluées d’Europe. En 2024, elle figurait même parmi les trois cités les plus polluées au monde selon IQAir. Nichée entre les Alpes et les Apennins, la métropole souffre d’une ventilation naturelle quasi inexistante, aggravée par une densité industrielle élevée.
Le tabac, responsable de 7 % des particules fines dans l’air milanais, est dans le collimateur des autorités locales. Cette interdiction s’inscrit dans une série d’initiatives pour réduire la pollution, à l’instar des zones à trafic limité mises en place. La mairie espère ainsi respirer un air nouveau, au sens propre comme au figuré.

Une arrivée à Paris, est-ce possible ?

Les défenseurs de l’environnement et de la santé applaudissent l’initiative. « La cigarette, comme toute combustion, contribue à l'émission de particules », rappelle Anna Scavuzzo, adjointe au maire.
Mais ce n'est pas au gout de certains Milanai, qui expriment leur mécontentement. « Je verrai, peut-être que je désobéirai », ironise dans une interview Vittorio Feltri, directeur du quotidien Il Giornale.
D’autres préfèrent défier la loi avec humour, comme ce fumeur récalcitrant qui déclare : « Je veux l'amende, je l'attends. Pour l'accrocher avec les photos de mes chanteurs préférés. Je trouve ça incroyablement stupide. »

L’exemple milanais pourrait bien inspirer d’autres métropoles européennes. En France, certaines villes ont déjà amorcé ce virage. Strasbourg interdit de fumer dans ses parcs, tandis que plusieurs plages françaises ont banni le tabac, comme dans le Calvados ou à Nice. Paris pourrait-elle réellement franchir ce cap ?
Avec une qualité de l’air souvent critiquée, la capitale française aurait beaucoup à gagner d’une telle mesure.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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