Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, envisage une offre payante pour les Européens désireux d’éviter la publicité sur ces plateformes. Cette initiative pourrait bouleverser la façon dont nous interagissons avec les réseaux sociaux.
Des versions payantes sur Instagram et Facebook arrivent
Meta face à l'évolution réglementaire européenne
Un vent de changement souffle sur les plateformes de réseaux sociaux. Selon les informations du Wall Street Journal, Meta envisage de proposer à ses utilisateurs européens de Facebook et Instagram une offre d'abonnement mensuel. Cette offre permet de naviguer sans être interrompu par des publicités. Pour la somme de 10€ par mois. Il serait ainsi possible de bénéficier d'une expérience "sans pub" sur une seule plateforme, Facebook ou Instagram. Et pour ceux qui sont actifs sur les deux plateformes? Un forfait combiné à environ 16€ est à l'étude. Cependant, attention aux petites lignes. Si vous souscrivez depuis un appareil mobile, attendez-vous à une majoration. La facture pourrait alors grimper à 20 euros mensuels.
Au-delà de l'aspect financier, on pourrait se demander ce qui motive un tel revirement de la part de Meta. La réponse se trouve dans les couloirs de Bruxelles. L'Union européenne s'apprête à mettre en application le DMA (Digital Markets Act) en mars 2024. Cette nouvelle réglementation impose aux plateformes comme Facebook de donner à leurs utilisateurs le choix en matière de publicité ciblée. Trois options se présenteraient donc à nous. Accepter de voir des publicités ciblées basées sur nos données de navigation. Opter pour une version gratuite mais avec des publicités non personnalisées. Ou sortir la carte bleue pour éradiquer toute forme de publicité.
Vie privée : le bras de fer entre l'UE et Meta continue
Mais d'où vient cette fronde contre le ciblage publicitaire? Pendant des années, des géants comme Meta et Google ont construit de véritables empires en se basant sur un modèle précis : exploiter les données personnelles des utilisateurs pour leur proposer des publicités ultra-ciblées. Ce modèle a longtemps été accepté, voire plébiscité pour sa pertinence. Cependant, l'Union européenne, consciente des enjeux liés à la vie privée, a progressivement resserré les mailles du filet. Avec l'adoption du RGPD en 2016 puis du DMA récemment, Bruxelles souhaite mettre un frein au pistage des internautes sans leur consentement éclairé.
La proposition d'abonnement payant de Meta a été soumise aux régulateurs européens en septembre. En juillet dernier, l'Union Européenne a déjà fait savoir, par le biais de sa Cour de Justice, que le partage d'informations personnelles entre les différentes plateformes de Meta était proscrit. L'UE a clairement affirmé que chaque utilisateur doit être en mesure de refuser certains traitements de ses données sans être pénalisé dans son utilisation des services. Reste à voir si cette offre d'abonnement payant sera vue comme une solution adaptée ou comme une nouvelle pomme de discorde entre Meta et l'UE.