Les Français achèvent l’année 2024 avec une confiance en berne, selon les dernières données publiées par l’Insee. Quels sont les facteurs qui expliquent cette détérioration, et quelles en seront les conséquences ?
Malgré les fêtes, les ménages dépriment toujours plus selon l’Insee
En décembre 2024, l'indicateur de confiance des ménages a encore perdu un point, atteignant 89, bien en dessous de sa moyenne historique.
Les ménages, un moral en chute libre : les chiffres clés de décembre 2024
L'Insee rapporte une nouvelle baisse de l'indicateur de confiance des ménages en décembre 2024, qui s'établit à 89 après avoir atteint 90 en novembre 2024. Ce niveau reste largement inférieur à la moyenne de longue période (1987-2023, au-dessus de 100). Cette chute illustre une aggravation des inquiétudes des ménages par rapport à la hausse du chômage, à l'inflation persistante et à la diminution du pouvoir d'achat.
Les données soulignent une progression de cinq points dans la part des ménages, anticipant une accélération des prix dans les 12 prochains mois. Par ailleurs, la perception du niveau de vie s’effondre, perdant quatre points en un mois.
Le chômage est l’un des sujets qui inquiète le plus les Français. En décembre 2024, les craintes liées à une augmentation du chômage ont bondi de 10 points, atteignant 53, du jamais vu depuis mai 2021. Ces préoccupations s’expliquent par des annonces successives de restructurations industrielles. Les fermetures de sites emblématiques comme Michelin et ArcelorMittal, couplées aux déclarations du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, évoquant d’autres fermetures imminentes, ont pesé lourdement sur l’opinion publique. Les ménages redoutent que l’économie peine à créer de nouveaux emplois pour compenser ces pertes.
Quelles perspectives pour 2025 ?
L'inflation demeure un autre facteur d'angoisse. En décembre, une part croissante des ménages anticipe une accélération des prix en 2025. Ces anticipations affectent directement leur comportement de consommation : une majorité opte pour la prudence, évitant les dépenses importantes.
En parallèle, les Français se tournent vers l’épargne pour se prémunir contre ces incertitudes. La confiance des ménages dans leur capacité à épargner a légèrement progressé en décembre, avec un taux d’épargne atteignant 17,6 % au deuxième trimestre 2024, bien au-dessus des niveaux enregistrés en Italie (12,9 %) et en Espagne (13,1 %).
Les données de l’Insee laissent entrevoir une année 2025 placée sous le signe de la prudence et de l’incertitude. La combinaison d’un chômage croissant et d’une inflation persistante pourrait exacerber les tensions économiques. Si l’épargne reste une stratégie de protection à court terme, elle limite également les dépenses des ménages, qui constituent un moteur essentiel de la croissance.