Le Parlement européen a voté en faveur de la révision de la directive « Poids et dimensions », autorisant potentiellement la circulation des « méga camions » dans toute l’Union européenne. Cette mesure divise, suscitant l’espoir d’une transition écologique pour certains, tandis que d’autres y voient une menace pour la sécurité et l’environnement.
Des « méga camions » débarquent bientôt sur les routes européennes
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Modifié le 13 mars 2024 à 9h12
60 tonnesDes camions pesant jusqu'à 60 tonnes pourront bientôt rouler sur les routes d'Europe.
La France est opposée à la circulation de « méga camions »
Le vote, le 12 mars 2024, du Parlement européen en faveur de la circulation des « méga camions » jusqu'à 25 mètres de long et 60 tonnes marque une étape significative dans la révision des normes européennes de transport routier. Avec 330 voix « pour » et 207 « contre », cette décision vise principalement à encourager le développement des véhicules électriques ou à hydrogène, en augmentant le poids maximal autorisé pour favoriser ces technologies plus lourdes. Cependant, elle soulève des inquiétudes quant à l'impact environnemental et sécuritaire de tels véhicules sur les routes européennes. Des figures politiques comme Karima Delli et Manon Aubry ont exprimé leur mécontentement, voyant dans cette mesure un « contresens climatique » et un danger pour la sécurité routière.
La France, par la voix de son ministre des Transports Patrice Vergriete, a réaffirmé son opposition à la libéralisation de la circulation de ces véhicules, mettant en avant la priorité du transfert modal vers le ferroviaire. La controverse ne se limite pas aux préoccupations environnementales et de sécurité ; elle touche également la compétitivité du transport ferroviaire, menacée par cette compétitivité accrue du transport routier. La direction de DB Cargo et l'Alliance 4F ont ouvertement critiqué la directive, craignant qu'elle n'engendre une concurrence déloyale pour le fret ferroviaire, déjà confronté à d'importants défis.
« Méga camions » : vers une impasse ou une solution de compromis ?
Alors que la balle est désormais dans le camp des États membres, avec des négociations à venir qui pourraient redéfinir les conditions d'application de cette directive, la France et d'autres pays expriment leurs réserves. L'objectif de décarbonation des transports affiché par le Green Deal européen se heurte à la réalité complexe des enjeux de sécurité, d'environnement et de concurrence entre modes de transport. Le futur des « méga camions » dans l'UE reste incertain, pendu aux résultats des négociations tripartites et à la position finale des États membres, dans un contexte où les tensions entre vision écologique et réalités économiques et sociales sont palpables.
Cette décision ouvre non seulement un débat crucial sur l'avenir du transport en Europe mais soulève également des questions essentielles sur la capacité de l'UE à harmoniser les besoins en matière de mobilité, d'écologie et de sécurité.