En 2023, le paysage médiatique français a fait face à un constat financier de taille : la production de l’information a coûté plus de 3 milliards d’euros. Cette somme, conséquente, reflète non seulement l’importance de l’information dans notre société mais aussi les défis économiques que rencontrent les acteurs de ce secteur. Une étude des États généraux de l’information (EGI) dresse un portrait inédit et détaillé de ces enjeux financiers.
Médias : le véritable coût de l’information en France
3 milliards d’euros dépensés
L'étude menée par l'EGI souligne que sur les 3 milliards d'euros dépensés, plus de 70% concernent directement les coûts salariaux. Cela démontre la prééminence de la main-d'œuvre dans l'économie des médias. Plus précisément, les médias grand public emploient plus de 27 000 collaborateurs, parmi lesquels 58% sont des journalistes permanents.
Du côté des recettes, l'étude révèle une diversification des sources de financement. Les médias tirent 23% de leurs revenus du consommateur final, principalement via les abonnements et les ventes au numéro, tandis que la publicité représente 35% et les financements publics 32%.
Des modèles économiques différents selon les médias
L'analyse financière met en lumière des modèles économiques divergents entre la presse, majoritairement financée par les ventes, et l'audiovisuel, où la publicité constitue le principal revenu à hauteur de 43%.
Avec un chiffre d'affaires global de 12 milliards d'euros pour les médias grand public, l'étude pointe une stabilité sur un an mais une baisse sur cinq ans, mettant en évidence la pression accrue sur les revenus des médias. Le groupe de travail des EGI souhaite que cette étude devienne annuelle pour fournir un tableau de bord public précis de l'économie de l'information, permettant ainsi un meilleur suivi et une réactivité plus grande face aux évolutions du marché.
Quelle contribution des géants du numériques ?
Alors que vous naviguez entre les articles en ligne et les fils d'actualité sur vos plateformes préférées, la présence grandissante des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et leur contribution financière au monde des médias en France joue un rôle déterminant, bien que difficile à quantifier avec précision.
Des délégués des Gafam ont souligné les : « efforts importants voire presque immesurables qu'ils font tous les jours pour financer l'information ». Toutefois, « la réalité se complique un peu quand on parle de chiffres » a noté Philippe Bailly, fondateur de NPA Conseil, qui a coordonné l’étude dans des propos partagés par Les Echos. Cette complexité ajoute un enjeu de taille à la réflexion sur le financement durable des médias, un sujet qui touche directement la variété et la qualité de l'information qui vous est accessible.