Deux usines Marelli en France s’apprêtent à fermer leurs portes, déclenchant une onde de choc parmi les salariés. Grèves, émotions vives et inquiétudes peignent un tableau sombre de l’avenir industriel français.
Marelli : deux usines françaises sont sur le point de fermer
Marelli en plein tumulte
Marelli, cet équipementier automobile de renom, a surpris tous ses salariés en annonçant la fermeture de ses deux sites en France. À Argentan, le site semble presque désert. La majeure partie des salariés ont choisi de montrer leur mécontentement en adhérant à la grève. Karim Touati, un monteur dévoué depuis un quart de siècle à l'entreprise, exprime avec gravité sur La Tribune : « Au moment de l'annonce, des visages se sont décomposés, des larmes ont coulé. » Du côté de Saint-Julien-du-Sault, l'inquiétude est tout aussi palpable, 125 emplois sont dans la balance.
Devant une telle annonce, l'incompréhension règne. Les syndicats montent au créneau, refusant de voir ces fermetures comme une fatalité. Jean-Philippe Fresny, représentant syndical CGT, s'insurge : « C'est un non-sens, tant économiquement qu'humainement. » À Saint-Julien-du-Sault, la méfiance était déjà présente bien avant cette annonce. Jany Causin, délégué syndical CFTC, n'hésite pas à pointer du doigt le groupe Marelli sur France 3 Bourgogne Franche-comté : « On a le savoir-faire, la capacité de produire efficacement. Mais les projets sont confiés ailleurs, notamment en Pologne ou en République Tchèque. »
Les salariés en quête de réponses
Bien sûr, de telles décisions ne sont jamais prises à la légère. La direction de Marelli met en avant des chiffres inquiétants. À Argentan, les pertes s'élèvent à plus de 28 millions d'euros sur les cinq dernières années. La direction souligne également un changement majeur sur le marché automobile européen. Le véhicule d'occasion prend de plus en plus de place face au neuf. Cependant, ces arguments peinent à apaiser les salariés. Surtout quand l'Yonne se remémore les fermetures d'autres grands noms industriels ces dernières années. Comme l'usine SKF d'Avallon en 2022.
La réponse des salariés face à cette crise est sans appel. À Argentan, la grève rassemble une immense majorité du personnel. À Saint-Julien-du-Sault, la détermination est tout aussi visible, symbolisée par une grève votée à l'unanimité. Manuela, une figure de l'entreprise avec ses 23 années de service, confie : « On savait que des jours sombres nous attendaient, mais cette brutalité nous a tous pris de court. » Une rencontre cruciale avec la direction est attendue le 10 octobre. Un rendez-vous où les salariés espèrent obtenir des réponses, voire inverser la tendance.