L’immigration n’a jamais été aussi marquée dans les pays de l’OCDE. Selon le dernier rapport publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'année 2023 a été synonyme de records, avec une affluence impressionnante de 6,5 millions de migrants permanents. Une dynamique qui s’inscrit dans une tendance générale d’augmentation des mouvements migratoires, tant permanents que temporaires, en répondant à des enjeux économiques et démographiques croissants.
Une augmentation des migrations pour reconfigurer l’économie
Le rapport, intitulé Perspectives des migrations internationales 2024, révèle des tendances clés concernant les migrations familiales et humanitaires. En effet, les migrations familiales ont augmenté de 18 %, tandis que les migrations pour raisons humanitaires ont progressé de 20 %. Ces chiffres mettent en lumière l'importance des liens familiaux et des crises humanitaires dans le cadre des décisions migratoires. On constate également que la migration liée à l'emploi est restée stable, avec près de 1,2 million de travailleurs accueillis, similaire aux chiffres de 2022.
"De nombreux pays de l’OCDE sont confrontés à des pénuries de main-d’œuvre et à des changements démographiques imminents", souligne Mathias Cormann, Secrétaire général de l’OCDE. Ces migrations ont pour effet de soutenir la croissance économique, rendant nécessaire le développement de programmes d'immigration appropriés pour mieux gérer les flux.
Une tendance à l’augmentation des demandeurs d'asile
Le rapport met également en exergue l’explosion du nombre de demandeurs d'asile, avec 2,7 millions de nouvelles demandes en 2023, soit une augmentation de 30 % par rapport à l'année précédente. Pour la première fois, les États-Unis ont dépassé l'ensemble des pays européens de l’OCDE en termes de demandes d'asile, accueillant plus d’un million de nouvelles candidatures. Les principaux pays d'origine des demandeurs incluent le Venezuela, la Colombie, la Syrie et l’Afghanistan, illustrant la diversité des crises qui poussent les gens à fuir leur pays.
Cette explosion des demandes met à l'épreuve les systèmes d'asile des pays d'accueil, tout en générant un besoin d’adaptation tant sur le plan des politiques d’immigration que sur celui des ressources mises à disposition pour l’intégration des migrants.
L’immigration, moteur de l’entrepreneuriat et de l’emploi
Une autre facette intéressante révélée par le rapport est la contribution croissante des immigrés à l'entrepreneuriat. En 2022, les immigrés représentaient 17 % des travailleurs indépendants dans l’OCDE, une hausse significative par rapport à 11 % en 2006. Cette dynamique témoigne d’un rôle clé des immigrés dans la création d’emplois : pour dix immigrés supplémentaires dans la population active, en moyenne, deux emplois sont ainsi créés.
La période post-pandémique a été marquée par des niveaux d’emploi historiques et des taux de chômage au plus bas. Cette situation favorable est une opportunité à saisir pour encourager encore davantage l’immigration de travail, essentielle pour combler les pénuries qui affectent de nombreux secteurs économiques.
Conclusion
Ces tendances migratoires témoignent d’un monde en mutation, avec des flux de population qui redistribuent les cartes. Les pays de l’OCDE doivent non seulement accueillir ces nouveaux arrivants, mais aussi adapter leurs politiques pour optimiser les bénéfices économiques et sociaux de l’immigration. La situation offre autant de défis que d’opportunités, tout en soulignant l'importance d’une gestion stratégique et humaine des migrations dans un contexte global en constante évolution.
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