Les licenciements et les suppressions d’emplois sont une réalité préoccupante dans l’économie française. En 2024, certains secteurs sont particulièrement touchés par cette tendance, résultant de divers facteurs économiques, technologiques et sociétaux.
Emploi : quels secteurs sont touchés par les licenciements en 2024 ?
Secteurs industriels en difficulté
Métallurgie et Sidérurgie : La métallurgie et la sidérurgie sont parmi les secteurs les plus touchés par les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et donc les licenciements. En 2022, ces secteurs représentaient 18% des ruptures de contrats envisagées et 15% des PSE mis en œuvre. La crise économique, la baisse de la demande et les restructurations internes sont des facteurs clés de ces licenciements.
Habillement, cuir et textiles : Ce secteur a également vu une forte proportion de licenciements, avec 14% des ruptures de contrats et 6% des PSE en 2022. La concurrence internationale, l’évolution des modes de consommation et la délocalisation de la production contribuent à ces difficultés.
Secteurs de services et commerce
Commerce de détail (hors luxe) : Le commerce de détail traverse une crise profonde due à la désertification des centres-villes, la montée en puissance du commerce en ligne et les changements dans les habitudes de consommation. Les vendeurs, responsables de magasins et chefs de rayon sont particulièrement impactés.
Automobile : L'industrie automobile, confrontée à une transition vers les véhicules électriques et à une baisse de la demande pour les véhicules thermiques, est en crise. Les concessions et garages automobiles sont parmi les métiers les plus touchés par les licenciements.
Raisons des licenciements
Les licenciements massifs observés dans ces secteurs sont principalement dus à plusieurs facteurs interdépendants :
Évolution technologique : L’automatisation et la numérisation remplacent de nombreux emplois traditionnels, notamment dans les secteurs industriels et commerciaux. Cette transformation technologique réduit la demande de main-d’œuvre dans certaines branches, tout en augmentant la demande dans d'autres, comme le secteur technologique.
Concurrence internationale : La délocalisation de la production vers des pays à moindre coût continue de mettre sous pression les entreprises françaises, particulièrement dans les secteurs manufacturiers comme la métallurgie et l'habillement.
Changements de consommation : Les nouveaux comportements des consommateurs, favorisant le commerce en ligne et les produits d’occasion, affectent gravement le commerce de détail traditionnel. La montée du e-commerce et des plateformes de vente en ligne modifie radicalement le paysage économique.
Perspectives régionales
Les régions les plus touchées par les PSE incluent l'Ile-de-France, l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France, concentrant à elles seules plus de la moitié des emplois menacés en 2022. L'Ile-de-France, par exemple, a enregistré 364 établissements touchés par des PSE, représentant 36% du total des ruptures de contrats envisagées.
Ces licenciements ont des répercussions significatives sur le marché du travail régional et national. La reprise économique post-COVID-19 a temporairement réduit le nombre de PSE, mais les tendances de fin 2022 et les projections pour 2023 et 2024 suggèrent une augmentation probable des licenciements dans plusieurs secteurs économiques.
Les entreprises et les travailleurs doivent s'adapter à ces changements pour naviguer dans un paysage économique en constante évolution. Les politiques publiques et les initiatives de formation continue seront cruciales pour atténuer les impacts sociaux de ces restructurations et soutenir la transition vers de nouveaux secteurs d'activité en croissance.