EN DIRECT Eric Ciotti : « le courage de notre programme rendra le pays attractif »
Législatives anticipées : audition des têtes de liste devant le MEDEF et les acteurs économiques
Alors que la question des programmes économiques des listes engagées dans la bataille des européennes a été globalement éludée, pour les législatives anticipées, provoquées par la dissolution décidée par Emmanuel Macron dimanche 16 juin, l’économie s’installe au centre du débat.
C’est bien évidemment l’affrontement entre deux blocs, un bloc de droite, social-libéral-conservateur-souverainiste, opposé à un bloc de gauche, altermondialiste, « immigrationniste » comme le qualifie Emmanuel Macron lui même, déterminé à augmenter massivement les impôts mais aussi la redistribution et les salaires, qui est scruté de près par tous les acteurs économiques français, mais aussi les partenaires de la France à l’international.
Le live du débat à suivre en direct ici :
Par Jean-Baptiste GiraudModifié le 20 juin 2024 à 11h24
11h19 Jordan Bardella : Le choix qui est devant nous est très simple : vous aurez demain l'extrême gauche au pouvoir, avec Louis Boyard aux finances, Madame Obono aux affaires etrangères, Monsieur Coquerel à l'économie. Ou bien une alternance responsable, pour remettre de l'ordre dans le pays et dans les comptes de l'Etat. Nous avons tous les atouts pour réussir.
Eric Ciotti : "le courage de notre programme rendra le pays attractif"
11h19 Jordan Bardella : Avant de donner un calendrier sur la modification des règles en matière de retraite, il faut que nous sachions dans quoi nous mettons les pieds, et donc, un audit des finances publiques. Pour l'augmentation des salaires, nous permettrons aux employeurs d'augmenter les salaires de 10 % jusqu'à 3 fois le SMIC, sans augmentation de charges.
11h12 Jordan Bardella : On ne peut pas réduire le phénomène de l'immigration, 500 000 entrées sur le territoire, aux 40 000 titres de travail délivrés chaque année. il y a un sujet sur la rémunération, nous proposons d'augmenter de 10 % les salaires sans augmentations de charges. Il y a aussi un sujet de logement : il est impossible parfois de se loger près des zones d'emploi car l'essentiel du salaire sera mis dans le logement.
11h07 Eric Ciotti On ne peut pas justfier une immigration nouvelle par le manque de candidats à l'emploi. Il y a des secteurs qui n'arrivent pas à recruter malgré 30 milliards d'euros de dépenses en formation. On doit avoir des solutions nationales, une meilleure rémunération. Je me suis engagé auprès de Jordan Bardella pour casser les codes, ne pas dire c'est impossible. Il faut baisser les charges, il faut casser les codes, c'est une question d'idéologie, de mentalité, de courage, de volonté.
11h07 Eric Ciotti Il faut flêcher l'épargne dormante es Français vers notre économie et nos entreprises.
11h03 Jordan Bardella Les Etats-Unis taxent à 100 % les véhicules chinois, l'Union Européenne, c'est 10 %. Il faut jouer avec les mêmes régles. La commande publique, qui représente 200 milliards d'euros par an, doit être un levier pour redresser l'économie du pays. L'argent des français doit profiter d'abord à des entreprises françaises et donc aux salariés français. 80 % des dépenses supplémentaires en matière de défense ont été consenties à des entreprises extra-européennes, c'est ce que l'on m'a répété à Eurosatory. 75 % des peluches mascottes des JO 2024 sont produites en Chine. Il faut prioriser la production en Europe et en France.
10h59 Jordan Bardella La France est contributeur net au budget de l'Union Européenne, mais ne parvient pas à obtenir de Bruxelles des dérogations, comme par exemple sur la fixation du prix de l'électricité, qui est déconnecté du prix de l'electricité nucléaire française. On finance des infrastructures en Turquie, un pays qui est très hostile à notre égard, je pense qu'il faut un peu de rationnalité dans nos dépenses.
Jordan Bardella et Eric Ciotti : il faut libérer l’économie du fardeau de la dépense publique
10h57 Jordan Bardella Il y a bien évidemment des postes d'économie nombreux, entre les niches fiscales inutiles, et la multiplication des couches de l'Etat. Qui s'enrichit paye ses dettes : en libéralisant l'économie, nous pourrons commencer à rembourser nos dettes. Eric Ciotti : Notre projet vise à redonner de la compétitivité aux entreprises, et du pouvoir d'achat aux salariés. Les salariés français payent plus de charges, et sont moins payés que leurs homologues en Europe. Il faut baisser la dépense publique, par exemple, supprimer les ARS, les strates régionales qui posent des normes et bloquent l'économie.
10h54 Jordan Bardella Il faut rétablir la vérité sur le sujet des retraites et des caricatures qui sont faites. Nous sommes favorables à un départ à la retraite au bout de 40 annuiltés pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans. Mais je ne suis pas responsable de l'Etat des finances publiques que nous allons découvrir, il faudra que nous faisions avec.
10h50 Jordan Bardella Je ferai voter trois lois en urgence. La baisse des factures d'électricité et d'énergie est la priorité, en baissant la TVA. L'urgence est de rendre aux Français une partie de cette fiscalité qui est confiscatoire. Nous négocierons avec la Commission Européenne comme le Portugal et l'Espagne pour pouvoir faire payer au français le vrai prix de leur éléctricité nucléaire.
10h45 : Eric Ciotti scèle devant le MEDEF et les chefs d'entreprise son accord de gouvernement avec le RN et Jordan Bardella.
10h39 Jordan Bardella L'ambition que nous portons est celle d'une majorité responsable, avec le président Ciotti, soucieuse de la paix civile. Il y a ceux qui promettent le Vénézuela sans la pétrole, la révolte fiscale, et la bordelisation. Nous pronons la croissance et la remise en ordre de l'Etat.
10h39 Jordan Bardella Pour produire, les entreprises ont besoin de la stabilité fiscale. Il faut baisser les impôts de production, supprimer la CVAE et la C3S. Dès l'automne, nous engagerons des Etats Généraux de la Simplification. Dans le dossier vert, les normes protectrices seront inscrites et protégées. Dans le dossier orange, les normes qu'il faut réécrire, dans le dossier rouge, les règles et normes qu'il faut supprimer.
10h36 Jordan Bardella : nous avons besoin de créer de la richesse, il faut déverouiller l'économie et libérer les entreprises.
10h32 : Jordan Bardella est accompagné par Eric Ciotti, président des Républicains, pour répondre aux questions du MEDEF et de ses partenaires. Eric Ciotti : "Nous sommes à un moment décisif pour le pays en 1958. Le pays s'effondre, et il faut engager une politique de redressement, et d'évitement des dangers majeurs qui nous guettent. Face à ce contexte, j'ai fait un choix, il est inédit, mais c'est un choix mesuré, d'additionner nos forces, pour redresser ce pays".
Jordan Bardella et Eric Ciotti scellent leur accord de gouvernement devant le MEDEF
10h16 : Eric Coquerel - La financiarisation de l'économie pénalise tous les salariés ainsi que les entreprises il faut revenir là-dessus.
10h20 : Boris Vallaud - Nous devons sortir de la main des constructeurs chinois pour les voitures électriques et les panneaux solaires.
10h16 : Eric Coquerel - Nous ne sortirons pas de l'euro. Nous devons revoir le prix de l'énergie. Nous nous sommes battus pour le bouclier tarifaire. La question de la souveraineté énergétique est importante. Nous voulons arriver à la neutralité carbone d'ici 2050. Il faudra discuter de ces six réacteurs EPR. Il faut recruter 10 % des sortants des écoles d'ingénieur pour tenir le programme nucléaire. Fermer de nouveaux Fessenheim n'est pas un tabou.
10h09 : Eric Coquerel - Nous sommes pour la sortie du nucléaire, mais nous ne toucherons pas au parc actuel. Pour les nouveaux EPR qui sont dans les tuyaux, leur construction sera suspendue jusqu'à la prochaine élection présidentielle. La planification écologique - je ne parle pas de Gosplan (planification soviétique, NDLR) est indispensable. Il faut 70 milliards d'investissements par an.
Boris Vallaud "levez la main messieurs les milliardaires !"
10h01 : Boris Vallaud - " L'effort fiscal des milliardaires est de 27 %, celui des Français est de 50 %. Je vous demande de lever la main messieurs les milliardaires, vous avez profité de nos routes, de nos écoles, je vais vous taxer à hauteur de 2 ou 3 % ! Ce n'est pas un trop gros effort que je vous demande ! "
Devant les chefs d'entreprise, à l'initiative du Medef, les chefs de parti présentent leur programme économique dans le cadre des législatives anticipées.
09h57 : Eric Coquerel et Boris Vallaud - Nous présenterons sous 48h un budget qui sera cohérent et qui montrera l'impact de la relance keynesienne que nous proposons. Nous ne ferons pas pire que le gouvernement en matière de déficits publics. Nous nous engageons sur l'idée que la croissance plus importante, provoquée par une demande plus forte, va améliorer l'état de l'économie française. C'est la dépense publique qui nous a permis de passer le cap des subprimes. Nous allons augmenter la dépense publique grâce aux rentrées fiscales et de cotisations plus élevées.
09h50 : Eric Coquerel - Les chefs d'entreprise ont tout intérêt à augmenter les salaires, et qu'ils soient des consommateurs qui achètent leurs produits. l'État va venir remplir les carnets de commande des entreprises grâce à la réforme keynésienne. Il y a 203 milliards d'euros d'aides aux entreprises sans contreparties. Il faut renforcer le pôle public bancaire pour que l'État prête à taux zéro aux entreprises afin qu'elles puissent payer mieux leurs salariés.
09h44 : Boris Vallaud - Nous remettrons en place la pratique du dialogue social. Nous remettrons l'État au centre de l'économie, pour entraîner l'ensemble de l'économie. Pour financer ce repositionnement, nous supprimerons certains cadres fiscaux improductifs. Une relance keynésienne très forte, qui produira un retour de la croissance. Dans ce schéma, notre bouclage prévoit la décrue de la dette publique. Fondons ensemble un pacte productif nouveau, unissant les travailleurs, les capitaines d'industrie, et nous pourrons ainsi faire barrage.
09h42 : Boris Vallaud - Avez-vous fait suffisamment pour votre pays, en patriotes ardents, en républicains intransigeants (en s'adressant aux chefs d'entreprise).
09h36 : Boris Vallaud - j'ai rencontré régulièrement les entreprises quand j'étais secrétaire général adjoint de l'Élysée. Entamer un dialogue avec les entreprises me paraît essentiel. Boris Vallaud fait une annonce préalable à partir d'un texte rédigé et lu au micro. "L'heure est grave. L'ennemi mortel de la démocratie est à nos portes, l'extrême-droite. "
09h36 : Eric Coquerel et Boris Vallaud représentent le Nouveau Front Populaire.
09h34 : Edouard Philippe : Il faut bien mesurer le caractère sensible du moment. Le monde change autour de nous à très grande vitesse. Ma responsabilité, c'est qu'il y ait un bloc central suffisamment fort pour contribuer à transformer le pays, après les élections législatives.
09h29 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) : Le dispositif ZAN, zéro artificialisation nette est un irritant majeur de ceux qui veulent construire, à commencer les maires. On limite leurs libertés, la possibilité de construire l'ensemble immobilier qui permettrait de sauver l'école. Mais en même temps, on a consommé, bouffé du foncier comme jamais au cours des 50 dernières années. Le problème, c'est la sur-réglementation, les logiques de compensation, qui interdisent tout et partout. La bonne solution n'est pas de revenir sur le ZAN, mais d'assouplir les conditions à l'intérieur du ZAN.
09h25 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) : Nous avons une fiscalité et des règles du marché immobilier qui ne conviennent à personne. Il faut un peu plus de liberté, cela ne fera de mal à personne. Il faut qu'un euro de la politique du logement de l'État puisse être mobilisé comme un euro au moment de la vente du bien, pour contribuer au désendettement de l'État. Il faut une transformation totale de la politique du logement.
09h20 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) : La réduction des dépenses sociales, et en particulier en matière de santé, va être très compliquée. Je ne crois même pas que cela puisse être un objectif en matière de politiques publiques. Il va donc falloir regarder d'autres sujets de dépenses sociales. J'ai "pas mal cotisé" en matière de réforme des retraites. Tous les pays d'Europe ont choisi d'augmenter la durée du travail. Un certain nombre de partis dans ces pays ont envisagé remettre en cause l'âge de départ à la retraire, jusqu'au moment où ils sont arrivés au pouvoir et ont dit que ce n'était pas possible, c'est le cas de madame Meloni. Ceux qui vous disent qu'ils vont abaisser l'âge de la retraite ne le feront pas, ils disent aux électeurs ce qu'ils veulent entendre.
09h13 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) : La première priorité de ce pays, c'est son éducation. Notre école est totalement non républicaine dans le résultat qu'elle propose à notre pays. Ce n'est pas un problème d'argent. L'ensemble des dépenses liées à l'école est supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE. On ne dépense pas moins qu'ailleurs et pas moins qu'avant. Il faut plus de liberté pour les établissements scolaires, pour trouver des équipes des projets, localement. Il faut faire confiance aux chefs d'établissement, aux professeurs, aux communautés éducatives. Il faut par ailleurs que les professeurs soient mieux payés, beaucoup mieux payés.
09h10 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) : les gens qui disent, il faut raser gratis, sont très nombreux, et c'est dangereux. Il faut baisser les impôts, comme la CVAE, mais en même temps, supprimer 20 milliards d'euros dans la politique du logement qui ne fonctionne pas bien.
09h07 : Edouard Philippe (qui répond à une question de la salle) - Nous ne pourrons plus réduire la dépense publique en faisant passer la croissance de la dépense publique sous le seuil de l'inflation. Il va falloir tailler dans les dépenses publiques, et en particulier dans les dépenses sociales. Il faurt que l'Etat se concentre sur l'essentiel et se dégage de toute une partie de son action. La pression de la société civile et du monde économique est énorme. Nous ne pourrons pas être compétitifs avec cette addiction à la dépense publique
09H05 : Edouard Philippe - Le décrochage par rapport à nos voisins est réel. Notre dette a atteint un niveau très important. On ne sait pas à quel moment le niveau de dette est dangereux. Mais le moment dangereux, c'est quand on ne peut plus honorer ses emprunts, et l'instabilité y participe.
09h03 : Edouard Philippe - Augmenter le SMIC à 1600 euros est une aventure. Le programme du RN qui n'est pas entièrement rédigé est aussi une aventure. Il faut associer les salariés à l'augmentation de la valeur du capital de l'entreprise.
09h01 : Edouard Philippe - il faut faire venir du capital étranger pour investir dans nos entreprises, et libérer du capital français pour investir ailleurs. On a rendu totalement impossible l'investissement en capital des grandes compagnies d'assurance dans le marché immobilier. Ce sont des mesures de régulation qui n'ont pas de sens, et éloignées des règles européennes.
08h59 : Edouard Philippe - La moitié du pays a le sentiment et ce n'est pas simplement un sentiment, qu'elle est déclassée, et que ses enfants vivront moins bien qu'elle.
08h55 : Edouard Philippe - Nous devons essayer de garantir un environnement plus stable pour les entreprises, et prendre en compte que nous sommes en compétition avec d'autres.
08h52 : Edouard Philippe - Je pense avoir mis en place la politique pro-business pro-entreprises quand j'étais à Matignon. C'est Francois Hollande avant moi qui avait initié cette politique pro-business, mais je ne voudrais pas gêner sa nouvelle étiquette Front Populaire.
08h48 : Edouard Philippe pour Horizons est le premier chef de parti à être auditionné dans le cadre de ces élections législatives anticipées devant le MEDEF, parti associé à Ensemble, la Majorité présidentielle.
08h40 : les dirigeants du Medef, Patrick Martin en tête, expliquent pour quelles raisons ils ont demandé aux différents chefs de partis de venir présenter leur programme pendant 10 minutes, suivies d'1/2 heure de questions.
Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.
Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.
En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007.
Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an.
En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique, il décide de relancer EconomieMatin sur Internet avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.
Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.
Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).