Jeudi 13 juin 2024, le président du Sénat Gérard Larcher, invité de TF1, affirmait que le groupe anti-Ciotti des Républicains refuserait toute main tendue par Emmanuel Macron. On apprend ce vendredi matin que cet engagement pourrait être remis en cause suite à un tweet de Guilhem Carayon. Gérard Larcher s’est néanmoins empressé de démentir tout accord avec la macronie.
Législatives 2024 : les LR anti-Ciotti négocient-ils avec la macronie ?
Hier, la coalition LR anti-Ciotti taclait Emmanuel Macron
Le parti des Républicains a implosé. Suite à l'accord conclu par Eric Ciotti et le Rassemblement national pour les élections législatives de 2024, les ténors des Républicains ont voté « à l'unanimité » l'exclusion de leur président, mercredi 12 juin 2024. Ces derniers ont justifié leur décision en arguant qu'il leur « fallait une ligne claire », et rester « fidèles aux valeurs de leur parti ». Le président LR a pourtant réussi à obtenir à ce qu'une soixantaine de candidats à la députation soient soutenus par le Rassemblement national. Un jour avant l'exclusion d'Eric Ciotti par les ténors des Républicains, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait lancé un premier appel du pied aux Républicains sur X (ex-Twitter) : « Faisons une place dans notre majorité à tous les élus et militants LR qui refusent la collaboration. Rassemblons ». Une main tendue qui nous ramène au premier tour de l'élection présidentielle de 2022. On se rappelle en effet le soir du premier tour de l'élection présidentielle de 2022, où la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, appelait - après avoir obtenu le score le plus bas de l'histoire de son parti (4,78 % des suffrages) - sa famille politique à voter pour Emmanuel Macron « pour faire barrage à l'extrême-droite ».
Valérie Pécresse a 19 minutes de retard sur les estimations qui étaient faites de son ralliement à Emmanuel Macron.
— Maxime Thiébaut (@MaximeThiebaut) April 10, 2022
La coalition anti-Ciotti semblait néanmoins rester ferme sur sa position : jeudi 13 juin 2024, le président du Sénat Gérard Larcher affirmait sur TF1 que la coalition anti-Ciotti ne répondrait pas favorablement à la main tendue par Emmanuel Macron pour les élections législatives : « Je vois qu’Emmanuel Macron n’a sans doute pas décodé ce qui s’est passé dimanche, un formidable désaveu de sa politique. Voilà qu’il se transforme à nouveau en directeur de campagne électorale ». « Je l’appelle, moi personnellement, à rester plutôt à la hauteur du rôle d’arbitre », a-t-il insisté.
Législatives : Gérard Larcher refuse de saisir la main tendue d’Emmanuel Macron https://t.co/U1PTpiu5eO
— Public Sénat (@publicsenat) June 12, 2024
Aujourd'hui, on suppute qu'elle soit en train de passer un accord avec la macronie...
C'est peut-être le retournement de veste le plus rapide de l'histoire, s'il en est un... On apprend en effet ce vendredi 14 juin 2024, par la voix du président des Jeunes Républicains pro-Éric Ciotti, Guilhem Carayon, sur X (ex-Twitter), qu'un accord semble bien avoir été conclu sous le manteau entre la faction anti-Ciotti et la macronie. Le parti d'Emmanuel Macron aurait déjà acté le retrait de plusieurs de ses candidats sur les circonscriptions où il y a des députés LR sortants, et inversement.
🚨J’apprends que Gérard Larcher est en train de négocier en sous-main, sur le dos des militants LR, des accords avec Emmanuel Macron dans de très nombreuses circonscriptions.
Qui lance la procédure d’exclusion ?
— Guilhem Carayon (@GuilhemCarayon) June 14, 2024
Gérard Larcher n'avait semble-t-il aucunement caché le fait de laisser une porte entrouverte, comme en témoigne sa déclaration lors de son intervention sur TF1 : « Un accord électoral doit toujours être précédé d’un accord politique ». Selon les informations du JDD et de Cnews, parmi les circonscriptions négociées, figure celle d'Aurore Bergé dans les Yvelines. La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes ne trouverait ainsi pas de candidat LR face à elle pour le premier tour des législatives le 30 juin 2024. De même pour Vincent Jeanbrun, le maire LR de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), qui s'était fait médiatiquement connaître lors des émeutes de juin 2023, serait exempté de devoir faire campagne contre un candidat Renaissance.
Suite à la polémique suscitée par le tweet du Guilhem Carayon, le président du Sénat s'est empressé de démentir tout accord passé entre la coalition anti-Ciotti et le parti présidentiel sur X (x-Twitter).
Je démens formellement les rumeurs inacceptables et fantasques qui circulent. Il n’y a eu ni rendez-vous secret ni arrangement de sous-main. Je n’ai pas rencontré @EmmanuelMacron depuis le 7 mars en dehors des cérémonies officielles.
— Gérard Larcher (@gerard_larcher) June 14, 2024
Tous les coups sont permis donc. Si un accord a réellement été passé entre LR-Renaissance comme le suppute les pro-Ciotti, les événements qui surgissent au sein des Républicains, s'ils sonnent comme un coup de tonnerre pour leurs militants, auront au moins une vertu : celle de clarifier la position de leurs ténors, entre ceux qui sont macron-compatibles et ceux qui se positionnent réellement dans l'opposition, et souhaitent, pour ce faire, l'union des droites.