Une récente étude menée par Ifop pour le compte d’IDECSI met en lumière les préoccupations croissantes des salariés face à la gestion des données numériques en entreprise. Face à un volume toujours plus grand de mails et de fichiers, 85 % des employés estiment que la sobriété numérique est un enjeu crucial pour la société, tandis que 81 % pensent que leur entreprise devrait intensifier ses efforts dans ce domaine. Cependant, cette volonté se heurte à des freins notables, illustrant un contraste entre la prise de conscience des enjeux et la réalité du quotidien professionnel.
L'ampleur du défi : des employés submergés
Selon l'étude, 74 % des salariés admettent ne pas être capables d’évaluer le volume de leurs informations numériques, ajoutant une difficulté à s'engager activement dans la gestion de ces données. Pour ceux qui le peuvent, le volume moyen de données s'élève à 87 Go par personne, dont près de 36 % sont considérés comme inutiles. Cela représente environ 30 Go de données superflues que les employés pourraient potentiellement supprimer, ce qui pourrait entraîner des économies significatives en termes de coûts de stockage et d'impact environnemental.
Malgré une sensibilisation de plus en plus forte aux enjeux de la sobriété numérique, 49 % des salariés avouent qu'ils ne trient que rarement leurs fichiers, et pour 12 % d'entre eux, le tri n'est jamais effectué. Les freins principaux à cette gestion proactive incluent un manque de temps (52 % des répondants) et la complexité de la tâche (25 %). Cette situation soulève des questions sur la nécessité d'une meilleure structuration des processus de tri au sein des entreprises.
Un appel pressant aux outils de tri
Face aux difficultés rencontrées, 82 % des salariés se disent en faveur de l’implémentation d’outils de tri intuitifs et automatisés. Cette demande s'inscrit dans un besoin urgent de simplification et d’accessibilité des pratiques de gestion des données. Les outils proposés devraient permettre d'effectuer un nettoyage rapide et efficace des fichiers, rendant ainsi la sobriété numérique plus tangible pour chaque employé.
Les responsables d'entreprise doivent réfléchir à des solutions capables d'accompagner les collaborateurs dans cette démarche, qui est pourtant essentielle selon les résultats de l’étude. En effet, 90 % des salariés reconnaissent l’importance d'un nettoyage régulier pour une bonne gestion des données numériques.
Vers une culture de la sobriété numérique
La volonté d’adopter des pratiques numériques responsables se fait ressentir auprès des salariés. À ce titre, 85 % d’entre eux se disent prêts à instaurer des routines quotidiennement dans la gestion de leurs données, tandis que 26 % affirment être "tout à fait prêts" à s’engager dans ce processus. “La sobriété numérique n'est plus une option mais une nécessité stratégique pour les entreprises”, insiste Daniel Benabou, cofondateur et directeur général d’IDECSI.
Ces résultats indiquent une réelle prise de conscience des enjeux liés à la gestion des données, mais soulignent également la nécessité de fournir des outils adaptés. En intégrant chaque employé dans cette dynamique de sobriété, les entreprises pourraient non seulement améliorer leur performance, mais également renforcer la confiance de leurs employés envers les processus de protection des données.
La sobriété numérique apparaît ainsi comme un enjeu incontournable pour les entreprises de demain. Celles-ci doivent impérativement exploiter ces aspirations pour bâtir un environnement de travail plus durable et responsable.
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