L’inflation continue d’être élevée, mais les perspectives sont un peu plus favorables, selon la Banque centrale européenne. Toutefois, l’institution de la zone euro prévient des incertitudes « considérables » pour un retour à la normale au niveau de la hausse des prix.
La hausse des prix devrait s’enrayer dans les prochains mois, selon la BCE
Tous les Européens de la zone euro ont pu sentir la hausse des prix de ces derniers mois, parfois vertigineuse. Selon la Banque centrale européenne (BCE), l'inflation s'est élevée à 6,9% en mars sur un an. Bien au-delà de l'objectif de 2% que s'est fixé l'institution. Et ce retour à la normale n'est pas programmé avant l'horizon 2025. Pour contenir autant que possible l'inflation, la BCE a procédé depuis juillet dernier à un relèvement massif des taux directeurs : +3,5 points. Et c'est encore loin d'être terminé, a-t-elle prévenu. Toutefois, les perspectives semblent s'améliorer, a expliqué Christine Lagarde, la présidente de la BCE. L'inflation devrait ainsi continuer à refluer dans les prochains mois, en raison de la baisse des prix de l'énergie qui permet de réduire la pression générale sur la hausse des prix.
« Incertitudes considérables » sur le reflux de l'inflation
Christine Lagarde relève aussi que le resserrement de la politique monétaire joue son rôle en freinant la demande, ce qui n'arrange guère les États membres de la zone euro : des taux directeurs plus élevés entraînent un recul de l'activité, notamment dans l'immobilier. Les crédits sont devenus bien moins abordables pour les prétendants à l'achat d'un logement. Les tensions sur les marchés financiers et la chute des prix de l'énergie pourraient conduire à une désinflation plus rapide, explique aussi la dirigeante. Mais elle pointe également les obstacles et les « incertitudes considérables » sur le chemin d'une inflation normale.
Une hausse des prix liée entre autres à la croissance des salaires
La croissance historique des salaires, directement corrélée à l'inflation et au taux de chômage, ainsi que les compensations de l'inflation octroyées par les États pour compenser la hausse des prix et préserver le pouvoir d'achat, sont de nature à maintenir et à amplifier l'inflation. Les risques demeurent nombreux, « autant à la hausse qu'à la baisse », rappelle-t-elle : « Des pressions plus fortes sur les chaînes d'approvisionnement ou des augmentations plus importantes que prévu de salaires ou des bénéfices pourraient favoriser une plus forte inflation ». La prudence reste donc de mise pour l'avenir immédiat.