Le régulateur du secteur des jeux d’argent ouvre la porte à une nouvelle taxation. En tout cas, cette arrivée ne serait pas vue d’un mauvais œil au nom de la santé publique. Cependant, les entreprises du secteur tirent la sonnette d’alarme.
Jeux d’argent : le spectre d’une nouvelle taxe inquiète le secteur
Les jeux d’argent bientôt plus taxés ?
La France, confrontée à une impasse budgétaire, explore la piste d'une augmentation de la fiscalité sur les jeux d'argent. Selon Isabelle Falque-Pierrotin, présidente du régulateur du secteur, il est « légitime » de revoir la contribution des entreprises. Dans le journal Les Échos, elle estime que c’est normal dans un contexte où « le marché du jeu d'argent n'est légal que par exception ». L’objectif serait à la fois de soutenir les finances publiques et de financer des initiatives visant à réduire les risques de jeu pathologique.
Les simulations menées par l’ANJ indiquent une possible augmentation des gains reversés aux joueurs. Une telle mesure viendrait s’ajouter à une fiscalité déjà élevée, le secteur français des jeux d’argent étant le plus taxé d’Europe. En effet, le taux global de prélèvement atteint aujourd’hui près de 64 % pour les paris sportifs, et pourrait grimper jusqu’à 74 % selon les projections de l’association française du jeu en ligne (AFJEL). À titre de comparaison, la moyenne européenne se situe entre 20 et 30 %. Cette situation pourrait peser lourdement sur les opérateurs, notamment les plus petits.
Des inquiétudes pour les opérateurs : risque de concentration et d’explosion du marché illégal
La perspective d’une surtaxation inquiète profondément les opérateurs de jeux d'argent. Ainsi, ces derniers craignent pour leur rentabilité et leur pérennité. Dans un communiqué, de l'AFJEL dénonce cette hausse de fiscalité, la qualifiant de « sans logique économique » et avertissant des risques pour l'ensemble du secteur. « L’effort serait important pour les opérateurs, car cela impacterait la marge de leurs résultats. Le cas échéant, le coût financier serait plus facilement digérable par les gros acteurs que par les petits, qui risqueraient de souffrir financièrement ».
Depuis 2010, le nombre d'opérateurs en France a chuté, passant de 40 à 17, et pourrait tomber sous la barre des 5 si cette nouvelle taxation est appliquée selon l’association. Cette concentration du marché favoriserait les plus grands acteurs, capables de supporter la charge fiscale, au détriment des plus petits opérateurs. Ce phénomène serait exacerbé par une concurrence accrue avec les plateformes de jeux illégales, dont l’attractivité pourrait être renforcée face à une offre légale dégradée. Mais surtout, cela pourrait pénaliser une partie du monde sportif soutenu par les sites de paris.