En 1973, suite à un référendum organisé quelques mois plus tôt et approuvé par 83 % de la population, l’Irlande intégrait officiellement l’Union européenne. Le chef du gouvernement, Jack Lynch, déclarera à l’époque : « Pour la première fois depuis des décennies, nous aurons la possibilité de rivaliser librement et équitablement avec les pays voisins, et j’ai toute confiance dans nos capacités à occuper une véritable place dans l’Europe de demain. » Cinquante ans plus tard, 70 % des citoyens irlandais conservent une perception positive de l’UE, après ce qui s’avère avoir probablement été l’étape la plus importante franchie par l’Irlande sur son chemin en tant que nation indépendante.
50 ans de l’adhésion de l’Irlande à l’UE : quel impact sur le pays ?
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Publié le 19 avril 2023 à 5h22
83%L'adhésion à l'UE avait été votée par un oui à 83% en 1973
Emploi, mobilité, égalité, consommation : depuis lors, de nombreux aspects de la vie irlandaise se sont en effet améliorés, donnant lieu à de nouvelles opportunités pour le pays.
Une profonde mutation de l'économie irlandaise
Depuis 1973, c’est tout le modèle irlandais qui s'est transformé, passant d'une économie fortement dépendante de l'agriculture à une économie basée sur l'innovation technologique. Les fonds européens ont permis à l’Irlande de développer ses propres industries et sa recherche, et de prendre part à des projets d’envergure mondiale. Cette nouvelle dynamique de développement économique et d'innovation a attiré des milliards d'euros d'investissements étrangers, tandis que quelques 2 700 entreprises locales ont reçu plus de 1,09 milliard d'euros de financement dans le cadre d'Horizon 2020, un peu plus d'un quart d’entre elles étant des PME. Cette transformation a généré d’importantes perspectives d'emploi : selon la Commission Européenne, 978 000 postes ont été créés en Irlande au cours de ses années d'adhésion, et le commerce a été multiplié par 150.
De nouvelles conditions et opportunités d’emploi
La qualité de vie s'est améliorée pour les habitants de l'île, mais aussi pour ceux répartis dans les États membres. Les citoyens irlandais travaillant dans d'autres pays de l'UE bénéficient désormais de l'égalité de traitement dans l'accès à l'emploi ainsi que de tous les avantages sociaux et fiscaux en vigueur. En Irlande, les droits des travailleurs en matière notamment de contrats, de conditions et de temps de travail ont également évolué. Les années 2010, en particulier, ont été marquées par une reprise économique régulière, aidée par les politiques gouvernementales favorables aux entreprises et par le secteur des IDE (Investissements Directs Etrangers), développé par IDA Ireland, l'agence gouvernementale chargée de promouvoir et d’attirer ces derniers sur le territoire. Cela a entraîné une longue période d'expansion généralisée, qui se poursuit encore aujourd'hui avec 2,5 millions de personnes actives au dernier trimestre 2022, soit plus que jamais auparavant.
Une nation en quête d'égalité
L'égalité entre les sexes est l'une des valeurs fondamentales du droit communautaire, avec l’inscription du principe « à travail égal, salaire égal » dans le traité de Rome dès 1957. S’il reste encore beaucoup à faire en la matière, la situation s'est considérablement améliorée depuis 1973 – époque à laquelle les femmes ne représentaient que 27 % de la main-d'œuvre irlandaise. En 2018, le taux d’insertion des femmes dans le marché du travail a atteint 77,2 %, et en 2019, plus de la moitié des personnes inscrites dans l’enseignement supérieur étaient des femmes.
De nouveaux horizons pour les citoyens irlandais
L'adhésion à l'UE a ouvert aux citoyens irlandais de nouvelles perspectives, leur permettant de voyager ou de travailler dans les territoires de l'UE sans avoir à obtenir de visa. Le système Europass et le cadre européen des certifications (CEC) permettent aux étudiants et aux demandeurs d'emploi de faire reconnaître leurs qualifications dans toute l'UE. Le programme européen Erasmus+ offre aux étudiants irlandais des possibilités d'étudier ou de travailler dans d'autres États membres et les aide en leur allouant des fonds : en 2020, 9236 étudiants répartis sur 179 projets Erasmus+ ont bénéficié d'un montant total de subventions de 21,3 millions d'euros. De 2014 à 2020, l’Irlande a par ailleurs reçu près de 170 millions d'euros de financement pour aider au développement de l'éducation formelle et informelle.
Plus d’importance accordée à la protection de l'environnement
Le « Green Deal » européen vise à transformer l'UE en une économie moderne, efficace dans l'utilisation des ressources et compétitive. L’objectif : atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d'ici 2050, en dissociant la croissance économique de l'utilisation des ressources et en veillant à ce qu'aucune personne ni aucun lieu ne soit laissé pour compte. L’UE aide ainsi l’Irlande à restaurer la richesse de son paysage naturel en préservant notamment ses tourbières, qui ont un fort potentiel de stockage de CO₂, aidant le pays à atteindre la neutralité carbone.
En tant qu'État membre, l'Irlande a par ailleurs la possibilité de contribuer à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique et de partager son expertise environnementale, en travaillant en partenariat avec les autres membres de l'UE. Depuis 2019, le gouvernement irlandais publie ainsi son propre plan d'action national pour le climat (mis à jour chaque année), qui définit un calendrier pour 183 actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à permettre sa transition vers une économie verte.
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