La Commission européenne a choisi le consortium SpaceRISE pour développer Iris², une constellation de satellites dédiée à la sécurisation des communications en Europe. Ce projet, d’un coût de 6 milliards d’euros, marque une nouvelle étape dans la stratégie spatiale européenne face aux enjeux de cybersécurité et de connectivité.
Iris² : l’Europe se dote d’une constellation de satellites pour contrer Starlink
Après Galileo et Copernicus, la Commission européenne poursuit ses ambitions spatiales avec Iris², un réseau de 290 satellites répartis en orbites moyennes et basses, destiné à renforcer la souveraineté numérique et la résilience de l’Union.
Une constellation de satellites pour l'Europe
Ce projet phare, confié au consortium SpaceRISE, composé des opérateurs européens SES, Eutelsat et Hispasat, vise à fournir des communications sécurisées pour les États membres tout en permettant des services commerciaux. La signature du contrat de concession, d’une durée de 12 ans, est prévue avant le 20 décembre, avec une mise en service complète espérée d'ici 2030.
SpaceRISE a été choisi pour assurer « la conception, la mise en œuvre et l’exploitation » de cette infrastructure de télécommunications, saluée comme « cruciale pour une Europe plus résiliente », selon le communiqué du consortium. Ce projet public-privé sera financé par des fonds de l’Union européenne (2,4 milliards d’euros), de l’Agence spatiale européenne (750 millions d’euros) et par des investissements privés.
Lutter contre la fracture numérique
La Commission, soutenue par Thierry Breton jusqu'à sa démission en septembre dernier, voit en Iris² un atout stratégique pour faire face à l’omniprésence de concurrents comme Starlink, de SpaceX, et répondre aux défis de cybersécurité.
Au-delà de la cybersécurité, Iris² a également pour ambition de réduire les inégalités d’accès au numérique en Europe. La constellation couvrira les zones dites « blanches », non desservies par le haut débit terrestre. « Grâce au système de satellites multi-orbites d’Iris², l’Europe sera mieux à même de répondre aux situations de crise, de protéger les infrastructures essentielles et de lutter contre la fracture numérique », a déclaré Eutelsat.
Ce projet inclut une chaîne de sous-traitance compétitive, intégrant des entreprises comme Thales, OHB, Airbus Defence and Space et Deutsche Telekom. Un mécanisme de sous-traitance garantit une participation accrue des PME, notamment allemandes, répondant ainsi aux critiques formulées par Berlin au printemps dernier sur la conception de l'appel d'offres. Pour Thierry Breton, dont la vision a largement guidé la politique spatiale européenne, Iris² incarne une « victoire » posthume, témoignant de son investissement pour une Europe autonome dans le domaine spatial.