IPTV : si vous l’utilisez, vous êtes dans le collimateur des autorités

Avec l’essor de l’IPTV illégale, de nombreux Français contournent les abonnements coûteux pour accéder aux contenus sportifs et de divertissement. Face à cette recrudescence, les autorités françaises et européennes intensifient leurs actions pour limiter ce phénomène et dissuader les utilisateurs. Mais quels sont les risques encourus ?

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Publié le 29 octobre 2024 à 11h30
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IPTV : si vous l’utilisez, vous êtes dans le collimateur des autorités - © Economie Matin
40 EUROSEn France, l'arrivée de DAZN comme nouveau diffuseur de Ligue 1 à 40 euros par mois, a suscité un mécontentement massif des supporters de foot.

IPTV : un phénomène en pleine expansion

L’Internet Protocol Television (IPTV) est, à la base, une technologie légale permettant de diffuser des contenus télévisés via internet, utilisés par 70 % des ménages. Toutefois, une version illégale de l'IPTV a explosé, offrant aux utilisateurs un accès aux chaînes payantes et événements sportifs à des prix dérisoires. En France, l'arrivée de DAZN comme nouveau diffuseur de Ligue 1 à 40 euros par mois, a suscité un mécontentement massif des supporters de foot (on peut le comprendre vu le prix et le contenu proposé), poussant les amateurs de football vers des alternatives illicites. Selon les chiffres, environ 800 000 personnes utilisent régulièrement ces services en 2023, attirées par des abonnements oscillant entre 30 et 100 euros par an.

Pour les clubs et ayants droit, les pertes sont substantielles. L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) lutte activement contre ces pratiques frauduleuses et a bloqué, cette année 2024, plus de 600 services illégaux diffusant du sport, dont une majorité via des plateformes IPTV (90 %). Ces pertes impactent directement les financements des clubs sportifs, qui dépendent des revenus des droits télé. Pour les usagers, l'attrait de l'IPTV illégale se heurte aux risques juridiques et financiers croissants.

Des sanctions renforcées pour dissuader les fraudeurs

Les autorités françaises ont renforcé les sanctions. Le processus commence par un avertissement par mail envoyé aux utilisateurs identifiés. En cas de récidive dans les 12 mois qui suivent, une lettre recommandée suivra, et après plusieurs avertissements, des poursuites judiciaires pourront être engagées. Le délit peut mener jusqu’à trois ans de prison et une amende de 300 000 euros, voire 500 000 euros pour les infractions en bande organisée. Ces mesures visent à limiter l'usage croissant de l'IPTV illégale.

Alors que la répression s'intensifie, ce sont les revendeurs qui risquent le plus. En Europe, les sanctions pour la vente de boîtiers IPTV et de codes d'accès illégaux peuvent atteindre des niveaux élevés, comme en Grèce, avec une peine de huit ans de prison pour un revendeur. Ces peines visent à démanteler les réseaux de piratage qui prospèrent en exploitant les événements à haute audience, comme les matchs de football ou les nouvelles séries.

Des risques pour les données personnelles des utilisateurs ?

Outre les sanctions légales, les utilisateurs d'IPTV illégale s'exposent à des risques de cybersécurité. Selon les experts, ces plateformes illégales peuvent vendre les données personnelles de leurs clients à des fins de phishing, de piratage bancaire ou d'usurpation d'identité. Les risques pour la sécurité numérique sont donc importants, un argument de plus pour inciter les usagers à s’en éloigner.

Pour éviter les sanctions, il est essentiel de savoir distinguer les offres légales des plateformes pirates. Les services légaux, comme myCanal ou Molotov TV, mentionnent clairement leurs droits de diffusion. À l'inverse, les offres IPTV illégales se caractérisent souvent par des tarifs très bas, un grand nombre de chaînes payantes et l'absence de mentions légales.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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