Croissance française : c’est pire que prévu

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier, ce mardi 31 octobre 2023, ses estimations concernant la croissance de l’économie française. Après un rebond inattendu au second trimestre, le troisième trimestre de cette année affiche un net ralentissement qui pourrait s’aggraver au vu du contexte international.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 31 octobre 2023 à 9h30
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Croissance française : c’est pire que prévu - © Economie Matin
0,1 % La croissance du PIB au cours du 3e semestre n'est que de 0,1%

Une croissance en berne malgré des signaux positifs

La dernière publication de l'Insee est loin d'être rassurante. La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de la France au troisième trimestre de cette année est seulement de 0,1%, témoignant d'un net ralentissement par rapport à la croissance de 0,6% observée au deuxième trimestre. Néanmoins, cette modeste progression reste conforme aux prévisions de l'Insee. Si le PIB a réussi à rester positif, c'est grâce à un léger rebond de la consommation des ménages.

Après une période d'atonie, la consommation des ménages en biens et services a augmenté de 0,7% au cours de ce trimestre. Cette hausse est principalement portée par une augmentation de la consommation alimentaire de +1,2%, en particulier dans les rayons boissons, boulangerie et pâtes. Par ailleurs, les investissements des entreprises ont également affiché un dynamisme, progressant de 1,5%.

Les défis économiques persistants

Cependant, malgré ces signaux positifs, plusieurs indicateurs économiques suscitent des inquiétudes. Après un deuxième trimestre dynamique, porté par les exportations, celles-ci ont chuté de 1,4%, entraînant une contribution négative du commerce extérieur à la croissance, comme le souligne l'Insee. La production manufacturière a également reculé, diminuant de 0,3%, tandis que celle des services marchands a ralenti à 0,3%.

Avec une dette publique dépassant 3.000 milliards d'euros et un déficit public non conforme aux critères de Bruxelles, la France reste confrontée à des défis majeurs. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a souligné la nécessité de maintenir une stricte discipline budgétaire pour éviter des sanctions de la Commission européenne ou des dégradations de la note de crédit de la France par les agences de notation. De plus, comme l'a mentionné le ministre de l'Économie, les prévisions d'une croissance de 1,4 % pour 2024 restent très incertaines en raison du conflit au Proche-Orient, qui pourrait s'intensifier.

Les estimations de l'Insee montrent une très légère croissance pour le troisième trimestre, mais l'institut maintient ses projections d'une croissance de 0,9 % pour l'ensemble de l'année 2023. Pour 2024, l'avenir est plus qu'incertain : des défis tels que le ralentissement des exportations, la dette publique et les tensions géopolitiques pourraient influencer la trajectoire économique du pays.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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