La mesure d’inflation préférée de la Fed sous surveillance

De l’aveu même du président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, les récentes données sur les prix aux Etats-Unis « rendent les choses plus difficiles » du point de vue de la politique monétaire.

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Par Alexandre Baradez Publié le 28 février 2024 à 4h00
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inflation, fed, pce, données, usa, économie - © Economie Matin
3,9%L4inflation core aux Etats-Unis a été de 3,9% en janvier 2024.

Il fait évidemment référence aux publications des indices de prix CPI et PPI. Pour mémoire, l’inflation CPI sous-jacente (inflation « core ») est ressortie à 3.9% en janvier, traduisant une absence de progrès par rapport à décembre où le chiffre était également ressorti à 3.9%. Et si l’on élargit un peu le spectre, on pourrait presque dire que les progrès ces derniers mois sont anémiques sur le front de cette inflation sous-jacente, c’est-à-dire l’inflation hors alimentation et énergie, celle qui reste principalement concentrée dans le secteur des services : entre septembre et janvier, l’inflation CPI « core » est seulement passée de 4.1% à 3.9%. C’est-à-dire seulement 0.2% d’amélioration en presque deux trimestres…et donc toujours très loin des 2%.

Même si l’on sait que l’inflation CPI core n’est pas mesure d’inflation la plus surveillée par la Fed, l’absence de progrès significatifs ces derniers mois montre la résilience des pressions sur les prix, notamment dans le secteur des services. Et dans un environnement économique résilient où les salaires progressent encore de 4.5% outre-Atlantique, le challenge reste important pour la Fed.

Ce challenge a également été renforcé par la publication des indices de prix à la production il y a quelques jours. L’indice PPI hors alimentation et énergie est ressorti à +2% alors que le consensus tablait sur une progression annuelle de 1.6%. Le chiffre de 2% n’est en soi pas catastrophique car il faut se souvenir que cet indice progressait de plus de 9% en mars 2022, mais les progrès supplémentaires attendus n’ont pas été observés.

Et c’est ce qu’a souligné Thomas Barkin, le président de la Fed de Richmond, la semaine dernière. Il a reconnu que le ralentissement de l’inflation jusqu’à présent s’est surtout fait via les biens notamment mais que la partie liée aux services/logement restait collante. Même s’il a indiqué qu’il ne fallait pas forcément accorder trop d’importance aux données d’un seul mois, il a tout de même reconnu que les données CPI et PPI ne « rendaient pas les choses plus faciles » et même que cela les rendaient « plus difficiles » …

C’est pourquoi cette semaine sera importante pour les marchés, aussi bien les actions que les taux car on connaîtra jeudi la mesure d’inflation PCE, c’est-à-dire la mesure d’inflation la plus surveillée par la Fed, celle qu’elle utilise dans ses projections trimestrielles. Le consensus s’établit à +0.4% pour l’inflation PCE « core » en variation mensuelle, ce qui serait la plus forte progression observée depuis février 2023. En revanche, le consensus est de +2.8% en donnée annuelle, ce qui marquerait là une poursuite de l’amélioration vers l’objectif de la Fed de 2%, sachant que le chiffre était ressorti à 2.9% en janvier.

Au-delà de la publication de ces chiffres très attendus, la semaine sera riche en déclarations de membres de la Fed et de la BCE : pas moins de 12 discours sont prévus.

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Diplômé de l’ESCE (Ecole Supérieure de Commerce Extérieur), Alexandre Baradez débute sa carrière chez EBG FINANCES en 2003 en tant que consultant spécialisé en défiscalisation immobilière. Il intègre le département Gestion Privée de BNP PARIBAS en 2005 où il assure la gestion et le suivi d’un portefeuille de 400 clients. En 2008, il rejoint Banque Robeco Gestion Privée où il a en charge la gestion d’un portefeuille de 650 clients. Il délivre un conseil sur OPCVM, la constitution et la gestion d’un patrimoine en exploitant l’actualité macro et micro-économique. En octobre 2009, il rejoint Saxo Bank en tant que Sales Trader et devient en 2011 Analyste Marchés de la banque dont il est l’interlocuteur privilégié auprès des medias français. Aujourd'hui, Alexandre Baradez est Responsable Analyses Marchés chez IG France.

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