Depuis le début de la période inflationniste, la consommation des Français évolue. Désormais, ils privilégient davantage de produits moins bons pour la santé ou de marques de distributeurs.
Inflation : à cause des prix, les Français mangent mal
Quand l’inflation impacte la consommation
L'inflation a été un catalyseur de changement significatif pour les consommateurs français en 2023. De fait, ils ont été forcés de reconsidérer leurs priorités d'achat. Face à une hausse générale des prix, particulièrement marquée dans le secteur alimentaire, les ménages ont dû opérer des choix difficiles. Une enquête de NielsenIQ révèle qu'une majorité de Français a réduit ses dépenses dans des domaines jugés moins essentiels comme l'habillement et les loisirs. Plus de 6 sur 10 ont même dû limiter leurs sorties au restaurant.
Ces arbitrages se sont également étendus à des besoins fondamentaux, avec 22 % des personnes interrogées ayant réduit leurs dépenses en nourriture et en produits alimentaires essentiels. Pour contourner l'augmentation des prix, près de la moitié des consommateurs se sont tournés vers des stratégies comme la comparaison des prix, l'achat en promotion, ou encore la réduction de la consommation de viande et de poisson.
Les marques de distributeurs en tête
La réaction la plus notable à cette pression inflationniste est un virage massif vers les marques de distributeurs (MDD), considéré comme une descente en gamme historique. Les MDD, offrant un rapport qualité-prix souvent plus attractif, ont vu leur performance s'envoler, enregistrant des taux de croissance sans précédent depuis 2017. Cette tendance n'a pas épargné les consommateurs aisés.
Les enseignes à forte image de prix, telles que Leclerc et Lidl, ont particulièrement bénéficié de cette évolution, captant une part de marché croissante au détriment des formats plus traditionnels. Parallèlement, les solderies et magasins discount, avec Action en tête, continuent de séduire un nombre croissant de foyers. À l'inverse, des secteurs comme le bio ont subi un recul, victimes de leur positionnement prix élevé. Alors que l'inflation devrait ralentir en 2024, reste à voir si ces nouvelles habitudes perdureront ou si les Français retrouveront peu à peu leur appétit pour les marques.