Inflation : Christine Lagarde alerte, ce n’est pas temriné

L’économie mondiale est en pleine mutation. Mais Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), s’inquiète et tire la sonnette d’alarme. Elle met en lumière les risques d’une inflation croissante et persistante, alimentée par les transformations profondes du marché du travail, la transition énergétique et les tensions géopolitiques.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 août 2023 à 16h49
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Inflation : Christine Lagarde alerte, ce n’est pas temriné - © Economie Matin
2%L'objectif d'inflation de la BCE reste inchangé à 2% par an.

Une inflation persistante et inquiétante

La plupart des pays développés ont été confrontés à une augmentation significative des prix au cours des deux dernières années. Cette pression inflationniste s'est avérée plus durable que prévu, avec des conséquences potentiellement déstabilisantes pour l'économie mondiale. Les changements profonds dans le fonctionnement de l'économie, tels que les bouleversements du marché du travail et la transition énergétique, sont des facteurs clés de cette inflation croissante.

Christine Lagarde a également souligné l'impact des divisions géopolitiques croissantes, qui pourraient entraîner un protectionnisme accru et des contraintes dans la chaîne d'approvisionnement. Ces éléments, combinés à d'autres facteurs, pourraient entraîner des chocs de prix plus importants qu'avant la pandémie. « On ne sait pas encore si ces différents changements seront permanents. Mais il est déjà évident que, dans de nombreux cas, leurs effets ont été plus persistants que ce que nous avions initialement prévu », a déclaré la cheffe de la BCE lors de la réunion de Jackson Hole.

Les conséquences pour le marché du travail et l'économie

Le marché du travail connaît des changements radicaux. La transition énergétique, quant à elle, génère de nouveaux besoins en matière d'investissements. Ces transformations, associées à une accentuation des divisions géopolitiques, pourraient entraîner un protectionnisme accru et des contraintes dans la chaîne d'approvisionnement. Ces défis pourraient avoir des répercussions sur l'inflation à moyen terme, notamment par le biais d'augmentations salariales visant à « suivre » les prix.

La présidente de la Banque Centrale Européenne a mis en garde contre les risques d'une inflation « du tac au tac », où les augmentations salariales seraient rapidement intégrées dans les prix fixés par les entreprises. Cette dynamique pourrait rendre l'inflation encore plus persistante et difficile à gérer pour les banques centrales.

La position de la BCE pour répondre au défi de l’inflation

Face à ces défis, la BCE a déjà pris des mesures en augmentant son taux de 25 points de base à 4,25% en juillet 2023. Cependant, certains analystes estiment que la BCE pourrait suspendre ses hausses de taux en septembre 2023, compte tenu des signes de ralentissement économique dans la zone euro et de l'inflation toujours très élevée.

Christine Lagarde a souligné l'importance de la flexibilité en matière de politique monétaire. Elle a insisté sur le fait que les décisions politiques ne devraient pas se baser uniquement sur des modèles anciens ou se concentrer trop sur les données actuelles. La BCE doit envisager la possibilité que certains changements soient durables et ajuster sa politique en conséquence.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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