La disparition de la taxe d’habitation n’a pas convaincu tout le monde. Bien au contraire, nombreux sont les Français qui, d’après une récente étude d’OpinionWay, ressentent une pression fiscale plus lourde depuis qu’Emmanuel Macron a pris ses fonctions à l’Élysée. Les discussions autour de la table du dîner ne manquent pas de sujets : taxes foncières jugées excessives, taxation sur les successions trop importante, les Français semblent frustrés.
Impôts : les Français pensent qu’il y en a trop !
Une pression fiscale plus forte selon les Français
Un sondage OpinionWay pour « Les Echos » et « Le Conservateur » dévoile que 57 % des sondés sentent une augmentation des impôts depuis 2017. Alors que la suppression de la taxe d'habitation aurait dû soulager les contribuables, ces derniers restent sceptiques. Bercy doit aujourd'hui trouver un équilibre précaire entre les nécessités budgétaires et une promesse politique, celle de la diminution des impôts pour les classes moyennes.
L'approche des élections européennes met la pression sur le gouvernement, qui insiste sur sa politique de stabilité fiscale malgré une pression fiscale déjà haute. Le message officiel se heurte cependant à la dure réalité des perceptions. L'augmentation de la taxe foncière a lourdement impacté les finances familiales, une situation sur laquelle les pouvoirs publics n'ont pas de prise directe. Par ailleurs, une majorité des citoyens estime que les droits de succession et de donation sont les plus exorbitants, suivis de près par les taxes locales et l'impôt sur le revenu. Cet écart entre la communication gouvernementale et le ressenti individuel pose la question de la transparence et de l'efficacité fiscales.
L'IFI, un sujet de division
L'impôt sur la fortune immobilière (IFI), successeur de l'ISF, divise l'opinion. Tandis que seulement 7 % des sondés se disent concernés par cet impôt, l'impression générale demeure négative quant à sa réforme. Les résultats du sondage soulignent un désaccord important : la moitié des participants voit cette réforme comme un pas en arrière, malgré le fait qu'elle touche une minorité.
La fiscalité sur le patrimoine est un terrain particulièrement miné pour le gouvernement. Le passage de l'ISF à l'IFI a marqué les esprits, mais pas nécessairement dans le sens attendu. Alors que la Cour des comptes souligne la marginalité de l'IFI, les préoccupations concernant l'alourdissement des taxes sur le patrimoine restent vives. La résidence principale, notamment, est un point d'achoppement pour de nombreux Français qui demandent des allègements.
Les Français et leurs connaissances fiscales
Le sondage OpinionWay révèle également un manque criant de connaissance sur la fiscalité : moins d'un contribuable sur deux (47%) connaît son taux d'imposition. Plus surprenant encore, la méconnaissance des tranches marginales d'imposition est grande. Ceci souligne un fossé entre la complexité des systèmes fiscaux et la compréhension qu'en ont les citoyens.
Concernant les avantages fiscaux, l'opinion est partagée. Alors que deux tiers des Français considèrent ces avantages importants, 25% des Français interrogés les voient comme nuisibles car les niches fiscales « réduisent les recettes fiscales de l'Etat ». La perception des niches fiscales et des dispositifs comme le plan d'épargne retraite (PER) révèle une dualité : elles sont à la fois des outils pour réduire les charges et des symptômes d'une fiscalité déroutante pour beaucoup.