La France subit une dette qui explose : plus de 1.000 milliards d’euros depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. Et si on ne peut nier qu’une partie de cette dette est liée à la période exceptionnelle et historique de la pandémie de Covid-19, force est de constater que la France manque d’argent. Où le trouver ?
Impôts : toujours pas d’augmentation pour les riches
Alors que des voix s’élèvent, même dans le camp présidentiel, pour augmenter les taxes et les impôts, et surtout des plus riches, Bruno Le Maire, l’homme qui ne sait pas ce qu’est un superprofit, rejette une nouvelle fois en bloc l’idée.
Augmenter les impôts des riches ? Une « audace » pour Bruno Le Maire
Le ministre de l’Économie a une nouvelle fois défendu l’absence d’augmentation des impôts, que ce soit pour les classes moyennes, les pauvres ou encore les riches. Dans une tribune publiée sur le journal Les Échos le 2 avril 2024, il estime même que l’augmentation des impôts pour les riches est une « audace ».
« A chaque difficulté de finances publiques, les politiques répondent avec un unanimisme déconcertant : « Il faut augmenter les impôts. » Et comme pour s'excuser de leur audace : « Bien entendu, pas les vôtres, mais les impôts des riches. » Comme si l'augmentation ciblée des impôts des uns ne préparait pas l'augmentation générale des impôts des autres. » Mais comme le gouvernement a le choix de ne pas taxer les uns et taxer les autres, effectivement, augmenter les impôts des riches ne prépare pas à une augmentation générale des impôts...
Pas de « leçons à recevoir » sur la politique fiscale
Bruno Le Maire défend sa politique fiscale et juge que vouloir taxer les plus riches, dont les milliardaires qui voient leur fortune exploser depuis des années, ou encore les géants du CAC40 qui ont cumulé plus de 400 milliards de bénéfices en trois ans, ce n’est pas de la justice. Au contraire. C’est une « drôle de justice, dans un pays où 10% des contribuables paient les trois quarts de l'impôt sur le revenu ».
« Nous n'avons de leçon à recevoir de personne en matière de justice fiscale », assure même le locataire de Bercy. Et ce même si, en 2021, 14,5% de la population française vit encore sous le seuil de pauvreté selon l’Insee. « Il n'y a jamais eu autant de personnes pauvres, en France, depuis 25 ans », soulignait en décembre 2023 le sénateur Fabien Gay après la publication de la dernière étude de l’Insee sur le sujet. Étude qui ne prend donc pas en compte, encore, l’explosion de l’inflation qu’ont subi les ménages en 2022 et 2023.
L’austérité : Bruno Le Maire y tient
Surtout, le ministre de l’Économie tient fortement à ce que la France entre dans une période d’austérité budgétaire, terme que le gouvernement refuse d’utiliser bien que Gabriel Attal, Premier ministre, ait fait tomber une digue sémantique en parlant de « rigueur ». « Ouvrir le débat facile des impôts, c'est refermer le débat difficile de la réduction des dépenses publiques », estime Bruno Le Maire dans la tribune publiée par Les Échos.
« Nous avons un niveau de dépense publique qui atteint des sommets et un taux de satisfaction des services publics qui touche le fond. Le vrai problème n'est-il pas là ? », demande-t-il. Et ce n’est pas faux. Mais il oublie que la solution pourrait être plutôt d’améliorer les services publics, ce qu’attendent les Français.
Car si la dépense est excessive et que les services ne suivent pas, ce n’est pas en baissant les dépenses que, magiquement, les services publics s’amélioreront. En toute logique, il y a de fortes chances que ce soit l’inverse. Mais au moins le gouvernement n’aura pas augmenté les impôts, ce qui semble être sa priorité….