Immobilier : hécatombe d’agences, promoteurs et courtiers en France

La crise du secteur immobilier en France se confirme. L’augmentation des taux des crédits, liée à la hausse des taux directeurs de la BCE et de la hausse du taux d’usure, a eu l’effet attendu. Le marché est devenu compliqué… et le secteur s’effondre. Si les ventes de biens restent élevées, les courtiers, les agences et les promoteurs font face à une faillite massive.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 5 juin 2023 à 9h49
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Immobilier : hécatombe d’agences, promoteurs et courtiers en France - © Economie Matin
35%Le taux d'endettement maximum est de 35% pour un crédit immobilier.

Les professionnels de l’immobilier font faillite l’un après l’autre

La crise sanitaire de la Covid-19 avait conduit à une situation inédite. Les ventes immobilières ont explosé, portées par l’envie des Français de changer de lieu de vie et des taux de crédit historiquement bas. On parlait alors de taux inférieurs à 1,50%, parfois même moins de 1%. Mais depuis le début de la remontée des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), les taux des crédits ont explosé. Désormais, il faut compter sur des taux largement supérieurs à 3%, et parfois 4%. De quoi changer la donne pour les acheteurs qui perdent massivement du pouvoir d’achat.

Face à l’impossibilité d’acheter le bien de leurs rêves, les acheteurs renoncent de plus en plus. Fin février 2023, le nombre de ventes immobilières en France a chuté de 8% sur un an, tout en restant supérieur à 1 million. Mais la tendance se confirme : le secteur est en crise.

Plus de 500 agences immobilières ont fait faillite

Selon les données du cabinet Altarès, relayées par BFMTV, c’est simple : les faillites se multiplient. Fin avril 2023, sur un an, 528 agences immobilières ont mis la clé sous la porte. Plus de 200 de plus qu’un an auparavant. Et un nombre qui, selon Altarès, n’a pas été vu depuis 2016.

Les données sont à mettre en perspective, toutefois : en 2013, année record de défaillances des agences immobilières, 900 avaient fermé à la suite de la crise économique mondiale. Mais dans le même temps, le nombre d’agences est largement supérieur en 2023 (plus de 40.000) qu’en 2013 (30.000).

Mais les faillites pourraient se poursuivre : les taux des crédits devraient rester élevés. La BCE maintient sa politique de hausse des taux, tout comme les banques et autres établissements de prêt.

Tout le secteur immobilier souffre

Si les agences sont sans aucun doute la partie visible de la crise, du fait de leur pignon sur rue, d’autres professionnels de l’immobilier souffrent de l’inversion du marché et du ralentissement des ventes.

En premier lieu, les courtiers : leur capacité à permettre d’obtenir des prêts à un taux attractif est mise à mal par la hausse des taux pratiqués par les banques. 142 agences de courtage ont fermé leurs portes entre avril 2022 et 2023 selon Altarès. 78% de plus que l’année précédente à la même période.

Et les promoteurs et constructeurs ne sont pas épargnés. Les logements neufs, généralement plus chers que les logements anciens, n’ont plus la cote, les Français ne pouvant plus se les permettre. Et, sans marché, c’est la faillite. 696 entreprises de construction et 111 promoteurs immobiliers ont fait faillite ou ont été placés en redressement judiciaires en un an à fin avril 2023.

La situation ne devrait pas s’améliorer. Le taux d’usure, soit le taux maximum auquel il est possible d’emprunter en France, a une nouvelle fois augmenté pour le mois de juin 2023...

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

2 commentaires on «Immobilier : hécatombe d’agences, promoteurs et courtiers en France»

  • Courtier

    Oui

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  • CAILLOT

    La marche du gouvernement anti immobilier permet la mort pour voir une Renaissance annoncée.
    Le taux d’emprunt en hausse après le Covid était inévitable, tant pis pour ceux qui n’ont pas pu profité à temps pour acheter leur résidence principale il va falloir attendre quelques années le retour de taux plus intéressants. Il est le grand responsable de ces faillites qui ne font que commencer dans l’immobilier, les prochaines seront côté sous traitants avec de belles annonces de perte de chiffre d’affaire suite aux promesse d’arrêt d’aide à la création boostée de nouveaux logements par la fiscalité. Bravo
    Par contre le taux d’usure qui remonte est une bonne chose pour permettre l’accès aux financement et non un frein à l’achat immobilier
    Bonne Année qu’on disait en janvier …

    Répondre
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