Immigration : le Canada ferme ses portes aux travailleurs étrangers temporaires

Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a annoncé, lors d’une conférence de presse le lundi 26 août 2024, une série de mesures visant à restreindre le nombre de travailleurs étrangers temporaires admis sur le territoire.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 28 août 2024 à 10h05
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Le Canada va redonner la priorité aux Canadiens

Le gouvernement canadien a décidé de limiter l'accès à son programme pour les travailleurs étrangers temporaires en raison de l'augmentation du taux de chômage des Canadiens, taux qui s'élève désormais à 6,4 %. Lors d'une conférence de presse à Halifax, lundi 26 août 2024, le Premier ministre, Justin Trudeau a justifié sa décision, arguant que « le Canada n'a plus autant besoin de main-d'œuvre étrangère » et que le moment est venu « d'investir et d'embaucher des travailleurs canadiens ».

Les nouvelles mesures viseront particulièrement les emplois faiblement rémunérés dans les régions où le taux de chômage est égal ou supérieur à 6 %, c'est-à-dire, là où les travailleurs étrangers temporaires sont souvent les plus présents. Cette restriction de l'immigration, selon Justin Trudeau, est nécessaire pour « donner la priorité » aux Canadiens et lutter contre le chômage croissant, notamment chez les jeunes. Le Premier ministre a également insisté sur l’importance de réduire la dépendance du pays à l'égard des travailleurs temporaires étrangers, encourageant les entreprises à embaucher localement pour soutenir l'économie nationale.

Justin Trudeau est-il devenu d'extrême droite ?

Le Canada, qui est l'un des porte-drapeaux du progressisme et qui a toujours défendu l'immigration, tend-il vers l'extrême droite ? En aucune façon. Pris la main dans le pot de confiture, ce changement de cap de la part du gouvernement canadien fait en réalité écho à un rapport cinglant de l'ONU, publié le 22 juillet 2024, sur son programme des travailleurs étrangers temporaires. Le rapporteur du texte, Tomoya Obokata, n'y va pas par quatre chemins. Selon ses conclusions : « Le programme des travailleurs étrangers temporaires sert de terreau aux formes contemporaines d’esclavage, car il institutionnalise les asymétries du pouvoir qui favorisent les employeurs et empêchent les travailleurs d’exercer leurs droits. »

Le rapport de l'ONU remet sérieusement en cause le modèle canadien, qui se donnait l'image d'un défenseur des droits de l'homme sur la scène internationale. Une situation qui rappelle étrangement une déclaration de la candidate LFI, Manon Aubry, lors des élections européennes de 2024. Depuis lors élue, la tête de liste de LFI s’inquiétait de savoir « qui livrerait les Uber Eats » si l’immigration était stoppée. La différence, néanmoins, entre l'eurodéputée française et le gouvernement canadien est que cette dernière, si elle refuse catégoriquement de donner la priorité aux Français, n'est pas dans un double discours, et propose la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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