Alors que vient de se terminer le mois de novembre, dédié à l’arrêt du tabac avec le lancement de la 7e édition du #MoisSansTabac, nombreuses sont les personnes qui ont profité de cette sensibilisation pour se libérer de la dépendance tabagique. L’hypnose est une technique d’accompagnement que de plus en plus de personnes choisissent pour les aider dans ce défi. Et si beaucoup témoignent d’un résultat, les doutes quant à la durabilité des résultats (le fameux : « Est-ce que cela va durer? ») sont parfois émis, par les ex-fumeurs ou par leur entourage
L’hypnose pour arrêter de fumer : en finir avec les idées reçues, pour que ça marche !
L'hypnose est une pratique dont on connaît de mieux en mieux le fonctionnement, les potentiels et les limites. Pourtant, elle reste parfois entourée d’idées reçues, sources de promesses et/ou d’attentes exagérées. Il est important de la percevoir non pas comme une solution miracle capable de résoudre instantanément tous les problèmes, mais plutôt comme un outil puissant, personnalisé, qui prend en compte nos fonctionnements et nos blocages pour y répondre de manière adaptée.
Selon une enquête menée par l'Observatoire de la Santé en 2021, 25% des jeunes sont fumeurs, mais 84% expriment le désir d'arrêter, en déclarant manquer de la volonté nécessaire. Ce mythe de la volonté est justement l’un des freins principaux, car il culpabilise et décourage à la moindre “rechute”. Or la rechute n’est pas grave - elle peut même faire partie du processus. L'essentiel c’est de savoir où l’on en est sur son chemin vers un mode de vie sans tabac, et d’adapter son parcours. C’est ici que l'hypnose peut intervenir de manière significative. Elle offre une approche personnalisée pour mieux comprendre et travailler sur les mécanismes sous-jacents à la dépendance, contribuant ainsi à renforcer la volonté et à promouvoir un changement durable.
Idée reçue #1 : je n’ai pas la volonté nécessaire
C’est une phrase que les hypnologues connaissent bien. Une croyance commune, qui assimile la volonté à un trait de caractère que l’on a ou que l’on n’a pas, une approche binaire source de découragements ou même de culpabilité. Or la volonté est un terme un peu “valise”, qui englobe en fait plusieurs ingrédients qui peuvent être listés ainsi : la sélection des objectifs, la motivation, la prise de décision, le passage à l’action, la représentation de soi et l’interprétation.
Mais alors, comment éviter que ce “mythe de la volonté” ne soit un frein quand il s’agit de se défaire de la compulsion ? La clé, c’est de connaître ces ingrédients, et d’identifier ceux dont on dispose déjà, et ceux qui bloquent. Le travail en hypnose va justement permettre cet état des lieux, de cartographier ce qui est déjà là, et le chemin qui reste à parcourir. Et d'intégrer la démarche d'arrêt du tabac dans le moyen et long terme.
Idée reçue #2 : si je rechute, c’est fini !
C'est une demande souvent forte : pouvoir arrêter de fumer “définitivement”. Et avec cette exigence, vient généralement la croyance que le moindre écart est le signe d’un échec. “C’est assez étonnant d’entendre des personnes qui ont réussi à arrêter de fumer pendant plusieurs mois ou même années considérer qu’elles ont réduit cet effort à néant parce qu’elles ont craqué lors d’une fête ou d’un coup de stress” , témoigne Kevin Finel. Alors que les écarts, ou rechutes, peuvent largement être préparées, de façon à n’être qu’une étape, vite dépassée dès lors que sont activées les ressources nécessaires.
La clé consiste donc à anticiper ces cas, pour mettre en place les réactions automatiques qui permettront de réactiver la motivation, la décision, le passage à l'action... au moment opportun. L'avantage de l'hypnose, c'est justement qu'elle peut venir créer ces automatismes de façon très efficace, grâce à des petits rituels par exemple.
Un praticien ne doit pas hésiter à aborder ce sujet parfois un peu tabou : et si j'en reprends une ?
L'importance de cette question est d'ailleurs détaillée dans le travail en addictologie : L'ARCHE Formation a développé une formation en addictologie et hypnose (Hypnose et addictologie - Arche Hypnose), qui vient donner une expertise supplémentaire aux praticiens. La demande d'accompagnement en hypnose pour des problématiques addictives est en effet fréquente, que ce soit pour l'arrêt du tabac, les toxicomanies, ou d'autres dépendances. Et la question : “Comment aider à ne plus avoir peur de la rechute et la considérer comme une possible étape ?” en est un des chapitres clés.
Idée reçue #3 : si je n’ai pas arrêté en une fois, c’est que je ne dois pas être réceptif à l’hypnose
Le mythe de la séance unique mérite aussi sa place sur le podium des croyances limitantes.
"Toutes les offres qui garantissent le résultat en une seule séance, souvent d'ailleurs très peu personnalisée, sont justement source de grande culpabilité ou de découragement si le résultat n'est pas atteint. Une personne peut avoir franchi un grand pas sur une première séance, avoir diminué sa consommation, compris des éléments importants sur les déclencheurs, avoir pu arrêter quelques jours... si on lui a vendu une séance unique, elle ne valorisera rien de cela, elle se dira seulement que cela n'a pas marché, que peut-être l'hypnose ne marche pas pour elle..." déplore Kevin Finel. Alors qu'il suffirait peut-être simplement d'une seconde séance, qui capitalise sur ce qui a été réussi, et appris, pour renforcer la motivation et finaliser le travail". Bien sûr, il suffit parfois d'une seule séance pour que l'objectif soit atteint. "C'est possible, et même fréquent, mais en faire une généralité reviendrait à dire que tout le monde a les mêmes fonctionnements. Ce n'est pas le cas."
Comment, alors, considérer l’hypnose comme une façon de nous aider à construire un changement durable plutôt qu’une baguette magique ? La clé, c'est donc d'opter pour une approche personnalisée, qui adaptera le nombre de séances au chemin tel qu'il se parcourt. "On reste cependant sur une approche dite brêve, souvent 1 à 4 séances pour arrêter de fumer, rarement plus" précise Kevin Finel.
L'arrêt du tabac ne peut être réduit à une solution unique, mais repose avant tout sur la volonté individuelle. Cette volonté peut émerger de manière autonome ou être renforcée en faisant appel à un accompagnement professionnel. Un écart ou une rechute n'est pas une défaite, mais une étape qui fait partie du processus de changement, et se dépasse très bien si elle a été anticipée. L'essentiel est d'initier une action, de persévérer malgré et surtout avec les défis, en considérant que chaque pas franchi est un succès et de rester résolument engagé envers son objectif !