La fin de la hausse des taux de crédit n’est pas pour demain !

Pour la 6ème fois en moins d’un an, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs, certes de « 0,25 point seulement » mais sans laisser entrevoir la fin de ce resserrement monétaire destiné à juguler l’inflation. Dans ce contexte, la fin de la hausse des taux de crédit immobilier n’est pas pour demain…

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Par Sandrine Allonier Publié le 11 mai 2023 à 5h42
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La fin de la hausse des taux de crédit n’est pas pour demain ! - © Economie Matin
35%Le taux d'endettement maximum est de 35% pour un crédit immobilier.

Ces derniers jours, la plupart des banques ont d’ailleurs augmenté à nouveaux leurs taux pour le mois de mai, dans le sillage des taux d’usure qui atteignent désormais 4,52 % sur 20 ans et plus. Désormais, la plupart des taux affichés sont supérieurs à 3% et même certains à 4% !

Une hausse des taux directeurs de 0,25 point, non sans impact sur les taux de crédit immobilier

Une nouvelle fois, la BCE a décidé ce jour de procéder à une hausse de ses taux directeurs de 0,25 point, une remontée moins élevée que les 5 dernières hausses, de 0,75 ou 0,5 point, pratiquées ces derniers mois. Ainsi, l’Institution semble lever le pied sur sa politique de resserrement monétaire, sans toutefois donner de la visibilité sur la fin de celle-ci, notamment au regard de l’inflation qui reste à des niveaux élevés.

Dans un contexte compliqué pour les emprunteurs depuis l’été 2022, les taux de crédits risquent d’être encore impactés à plusieurs niveaux par la politique monétaire de la BCE. « Le taux de refinancement de la BCE est de retour à son niveau de 2007, à 3,75 %, à un moment où les taux de crédit atteignaient en moyenne 4 % sur 20 ans ! Tant qu’ils augmentent il est compliqué pour les banques de rentabiliser les crédits qu’elles accordent sans augmenter à leur tour les taux de crédits » analyse Jule Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

En outre, avec la hausse du taux de dépôt à 3,25 %, taux auquel les banques sont rémunérées lorsqu’elles placent leur argent à la BCE au lieu de le prêter, les banques sont moins incitées à prêter : en effet alors que pour les banques, placer sans risque leurs réserves à la BCE représentait un cout pour elles lorsque les taux étaient négatifs, désormais cela leur rapporte de l’argent, ce qui pourrait les conduire à privilégier davantage les dépôts auprès de l’Institution.

Des hausses de taux de crédit en mai, de 0,10 à 0,30 point : vers des taux à 4 % qui vont devenir la norme

Dans le sillage des taux d’usure qui viennent de dépasser le seuil symbolique de 4,5 % pour les prêts sur 20 ans et plus, en mai, les taux de crédits poursuivent leur ascension avec des hausses de taux allant de 0,10 à 0,30 point. La plupart des barèmes affichent désormais des taux supérieurs à 3 % sur toutes les durées, et l’on voit même de plus en plus de taux à 4 % ou plus sur 20 ans ou 25 ans. Même si pour l’instant, ces taux ne sont pas applicables à cause des taux d’usure et restent une exception, ils vont devenir la norme cet été.

Les taux de crédit atteignent ainsi en moyenne en mai 3,1 % sur 15 ans, 3,3 % sur 20 ans et 3,5 % sur 25 ans.

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Après avoir été journaliste économique, Sandrine Allonier est responsable des études économiques et porte-parole de meilleurtaux.com, courtier en crédit immobilier.En 2014, elle rejoint VousFinancer.com pour entretenir et renforcer les relations avec les partenaires bancaires et contribuer ainsi au développement de ce courtier.  

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